À Barnave, la FCPE a accueilli favorablement l’annonce ministérielle de Devoirs faits : plus de temps à l’école, de l’aide aux devoirs en petits groupes, pourquoi pas ? Du côté des enseignants, nous étions plus circonspects, attendant patiemment des précisions sur la mise en œuvre.Le principal a admis qu’il n’y aura pas de financement pour Devoirs faits. Les familles ont été invitées à inscrire leurs enfants avec l’espoir « qu’ils ne soient pas trop nombreux à s’inscrire car il n’y a pas assez d’intervenant ». Pour l’heure, deux TZR en attente de suppléance et un contractuel en CDI sont chargés de ce dispositif avec les AED sur leur temps de service alors que la vie scolaire est largement sous-dotée. Deux VSC étaient annoncés pour la rentrée. Ils ne sont pas venus, l’emploi était trop loin de chez eux et trop mal payé…
À Fernand Léger, les moyens de l’accompagnement éducatif avaient été maintenus et plus de 700 heures sont mobilisables.Les enseignants et AED volontaires pourront être rémunérés, mais avec des services et des demandes qui explosent du fait de la perte d’un CUI, des dispositifs qui occupent déjà enseignants et AED pour suivre les élèves en difficulté (D’Col, aides déjà existantes). Devoirs faits sera donc en grande partie du recyclage. Reste les problèmes de fond : combien d’élèves pourront être pris en charge pour véritablement travailler en petit groupe ? Quels élèves ? Les inscriptions montrent que les élèves les plus en difficulté et éloignés de la culture scolaire ne sont pas inscrits par leurs parents.
Dans ces deux collèges à profils différents, les conclusions sont sans appel : Devoirs faits ne permettra pas de lutter contre les inégalités entre nos élèves. Au lieu d’annonces médiatiques, ce sont des moyens de vie scolaire et des heures pérennes pour assurer l’aide dans nos classes dont nous avons besoins.
Cécile Sanchez et François Lecointe