Des congés estivaux trop longs ? En plein cœur d’un hiver aux multiples enjeux politiques et sociaux, Emmanuel Macron a une nouvelle fois tenté de faire diversion en agitant le brandon des « vacances scolaires ». Il s’agit pourtant d’une fake news éhontée. Il suffit de regarder les chiffres pour s’en convaincre : avec huit semaines, ce n’est pas en France — loin de là ! — que les congés d’été sont les plus longs. Comme en août 2023, le président de la République jette en pâture à l’opinion un sujet hautement inflammable sur fond de prof-bashing (ces agents « toujours en vacances quand ils ne sont pas en grève ») pour ne pas parler du reste : des classes toujours sans professeur·es, des personnels usé·es et désabusé·es…

Premiers reculs, premières victoires

Et pourtant… Il y avait bien des choses à dire ! La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, a fait plusieurs annonces qui ne sont pas anodines : après l’annulation des 4 000 suppressions d’emplois, elle a commencé le détricotage du “Choc des savoirs”, en abandonnant les groupes en Quatrième/Troisième et en revenant sur le DNB-couperet dont l’obtention conditionnait l’entrée au lycée.

Dans la Fonction publique, le ministre Laurent Marcangeli a reculé sur les trois jours de carence, prouvant à son corps défendant la force de la contestation qui s’est exprimée dans la grève du 5 décembre dernier (dans laquelle les personnels de l’Éducation nationale étaient en première ligne).

Ces annonces sont le résultat de nos mobilisations : jamais les ministres des derniers gouvernements d’Emmanuel Macron n’auraient envisagé d’eux-mêmes d’abandonner ces mesures-phares de leur entreprise de remise en cause de notre modèle social.

La profession a largement suivi les luttes initiées par le SNES et la FSU contre le “Choc des savoirs” ou les mesures Kasbarian, ce qui a puissamment permis de faire bouger les lignes. C’est un début, des premiers pas dont il convient surtout de ne pas se contenter : le SNES-FSU exige toujours l’abrogation du Choc des savoirs” et un jour de carence c’est toujours trop ! Ces premières avancées montrent en tout état de cause l’utilité de notre syndicalisme et doivent nourrir une forme d’optimisme dans nos rangs pour poursuivre les luttes et gagner.

Reconstruction nécessaire

Il reste encore beaucoup à faire : de nombreuses classes sont sans professeur·e depuis plusieurs semaines, voire depuis plusieurs mois, faute de remplaçant·es ; les DGH très souvent « à os » confirment l’urgence d’une loi de programmation pluriannuelle de créations d’emplois…

Nos luttes pour la revalorisation de nos salaires et de nos carrières et pour la reconstruction du second degré doivent se poursuivre : le SNES-FSU va accentuer ses campagnes pour préparer les mobilisations en ce sens.

Les dernières semaines ont confirmé que nous ne gagnerons que ce que nous irons chercher avec ténacité.

Et l’audience de prise de contact (plus d’un mois après sa prise de fonction…) avec Élisabeth Borne l’a confirmé : l’ancienne Première ministre n’est pas spécialiste des questions d’Éducation et, passées les premières annonces, semble plutôt vouloir accompagner les politiques en cours.

De la même manière que nous avons arraché de premières victoires, préparons les mobilisations futures pour nos salaires, nos carrières et nos métiers !


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