A l’occasion du débat budgétaire de juillet, le gouvernement a confirmé son orientation de réduction des dépenses publiques…et la priorité à l’éducation.
Alors que l’objectif est d’économiser 50 milliards d’ici 2017, les 60 000 créations d’emplois dans l’éducation sur le quinquennat, programmées dans la loi de refondation sont confirmées. Mais leur réalisation en termes d’implantation de postes dans les établissements continue à se heurter à une crise de recrutement qui reste sévère.
Les conditions d’encadrement dans les établissements à cette rentrée sont à nouveau très difficiles.
Les 2 500 créations d’emplois du second degré au budget 2014 sont consacrées pour l’essentiel, au rétablissement d’une décharge de service des stagiaires à hauteur d’un mi-temps à cette rentrée, ce qui est positif. Mais il reste moins de 1 000 emplois pour prendre en charge la hausse du nombre d’élèves, prévue de l’ordre de 30 000.
De plus, rien ne dit que la totalité de ces emplois nouveaux seront effectivement utilisés du fait de la difficulté à trouver des enseignants pour les couvrir.
En effet, du fait du cumul des déficits de recrutement sur les années 2012 et 2013, l’équivalent de près de 7000 emplois n’ont pas été consommés pour le seul second degré en 2013.
Difficultés multiples
Cette crise de recrutement a pesé très fortement sur nos établissements pour l’année scolaire dernière, mais a aussi des effets pour celle qui commence, d’autant que la situation ne s’est pas inversée. Les difficultés sont multiples. La plus visible à la rentrée est la lourdeur des effectifs : 35 élèves par classe en seconde, au delà en première et terminale et entre 28 et 30 en collège y compris dans certains relevant de l’éducation prioritaire…. Élèves non affectés une semaine après la rentrée et ouverture de classes en urgence. Nous avons aussi à faire face à la multiplication des postes à compléments de service, à une absence de remplaçants disponibles dès maintenant dans certaines disciplines , à des pressions pour accepter les heures supplémentaires, des moyens en vie scolaire qui ne suivent pas l’augmentation des effectifs… Dans les REP+, les moyens horaires correspondant à la pondération n’ont pas toujours été attribués et la mise en place de cette pondération ne va pas sans difficultés . S’ajoute à cela pour les stagiaires des conditions d’affectation, de formation qui relèvent de la plus grande improvisation et mettent ces personnels dans des situations très souvent éprouvantes.
Peser sur les choix de politique éducative est décisif pour que la priorité à l’éducation soit effective.
F.BELLIN