Les épreuves écrites du brevet auront lieu les 1er et 2 juillet 2024 ; la correction des copies obérera la préparation de rentrée. Le 28 septembre dernier, France info annonçait les dates des 27 et 28 juin pour les épreuves écrites du diplôme national du brevet (DNB), mais le Bulletin officiel paru en fin d’après-midi est venu démentir cette information : les écrits auront finalement lieu les lundi 1er et mardi 2 juillet 2024. En quelques heures, et sans concertation aucune, le DNB a reculé de trois jours ! La frénésie de communication du ministre sur la « reconquête du mois de juin » explique sans doute cet arbitrage de dernière minute. Mais le ministre sait-il qu’après ces épreuves, il incombe aux personnels de préparer la rentrée suivante ? C’est en effet à ce moment-là que les équipes peuvent prendre le temps de se rencontrer pour faire le bilan du déroulement de l’année passée, ainsi que des projets et des actions qui ont été menés, réfléchir collectivement aux perspectives et à la structuration de l’année à venir, et constituer les classes.
Quel est le réel objectif du ministère ?
Encore et toujours mettre les personnels sous pression, notamment celles et ceux qui seront mobilisé·es pour la correction des copies ? Conseils de classe prématurés « Reconquérir » le mois de juin, est-ce seulement clore la session d’examen à la dernière minute alors que les conseils de classe se déroulent en mai dans les collèges ? À leur issue, bien des élèves s’estiment déjà en vacances et il devient plus difficile de travailler avec elles et eux en classe, et ce dans toutes les disciplines.
Et s’il y a canicule ?
Par ailleurs, le réchauffement climatique se fait durement ressentir, dans les collèges comme partout ailleurs. Le bâti scolaire n’est pas assez isolé. Les températures élevées en fin d’année scolaire pèsent sur la santé des élèves et des personnels. En 2019, un épisode de forte chaleur avait conduit à reporter les épreuves écrites du brevet début juillet. Mais si ces dates sont celles initialement prévues, comment les décaler encore ? Le SNES-FSU demande depuis de nombreuses années de véritables mesures de prévention pour que l’Éducation nationale s’adapte au dérèglement climatique, tout en contribuant activement à en atténuer les effets.
Pour toutes ces raisons, il aurait été plus cohérent de faire passer les épreuves écrites les 27 et 28 juin. Le SNES-FSU tient à rappeler que le travail des professeur·es doit être respecté. Le face-à-face pédagogique en constitue le cœur, indéniablement, mais le travail moins visible – comme la préparation de la rentrée ou la correction d’examens – doit lui aussi être considéré à sa juste valeur. C’est pourquoi le SNES-FSU appelle les équipes pédagogiques à se réunir pendant les journées qui précèdent le brevet – journées qu’il conviendra de banaliser pour l’occasion.