Depuis janvier et l’annonce des moyens attribués pour la prochaine rentrée, la ministre, très prompte pourtant à communiquer, est restée bien muette sur la traduction des choix budgétaires et politiques dans les établissements scolaires. Il y aurait pourtant beaucoup à dire… et à faire !
Cette rentrée s’est préparée dans le second degré public avec une dotation de 2 805 moyens d’enseignement supplémentaires (aucun CPE, aucun CO-Psy) pour, à la fois mettre en œuvre la réforme du collège (4 000 emplois annoncés sur deux ans) et accueillir 43 000 élèves supplémentaires en lycée général et technologique.
ENSEIGNEMENT
Le ministère n’a toujours pas fait savoir quelle part de ces moyens a été prévue pour le collège et quelle part pour accueillir les lycéens supplémentaires. Les recteurs ont dans de nombreux cas doté les collèges de telle sorte que la réforme n’apparaisse pas trop destructrice en permettant par exemple le maintien de classes bilangues. Mais ce n’est pas le cas dans toutes les académies. Partout les effectifs en lycée sont prévus en hausse avec les incertitudes liées au passage quasi automatique en Première et celles liées au choix que feront les recalés au bac.
D’après la DEPP, la hausse attendue de 53 500 élèves dans l’ensemble du second degré pourrait être seulement de 44 500 (si le comportement des recalés ne change pas) ou de 78 000 élèves si tous les recalés choisissaient de se réinscrire.
VIE SCOLAIRE
Silence aussi concernant les moyens de surveillance ; leur répartition entre les académies n’a pas été publiée et le mystère sur la hauteur des moyens supplémentaires reste entier : annonce ministérielle de 2 150 emplois supplémentaires pour les REP pour un financement de seulement 1 000 emplois supplémentaires au budget.
Dans le même temps, le recours aux jeunes volontaires en service civique se multiplie. Ces volontaires (sans contrat de travail, sans exigence de qualification, sans recours possible auprès des prud’hommes ou de commission consultative…) sont très souvent appelés à exercer des tâches en substitution de celles exercées par les personnels trop peu nombreux (AED, CPE, Profs Doc….), pour une rémunération dérisoire.
VERS LE 8 SEPTEMBRE
La rentrée s’annonce donc particulièrement difficile tant pour les conditions d’études des élèves que pour les conditions de travail des personnels. Rentrée difficile aussi parce que la crise du recrutement est toujours là et nombre de postes étaient vacants en juillet à l’issue du mouvement des titulaires. Soyons massivement en grève le 8 septembre pour exiger une autre ambition pour le système éducatif.