Après l’arnaque des 10% pour toutes et tous, le président et le ministre de l’Éducation nationale continuent d’avancer des chiffres trompeurs en se s’embarrassant pas des arrondis pour mieux faire claquer des chiffres aux oreilles de l’opinion publique.
Depuis des mois, le ministère chiffre la partie socle (prime d’attractivité et ISOE/ISAE) à 1,9 milliards d’euros. Par un coup de baguette magique dont seul le gouvernement a le secret, depuis les annonces d’Emmanuel Macron à Ganges, ce 1,9 milliard est devenu….2 milliards. Ce qui permet par exemple au journal l’Opinion de titrer “2 milliards distribués aux professeurs sans contreparties”, entretenant l’image du professeur enseveli sous le ruissellement des milliards. Ajouté au milliard pour le pacte, cela permet aussi à Emmanuel Macron et Pap Ndiaye d’annoncer 3 milliards pour les salaires des professeurs, des CPE et des PsyEN (et rien pour les AED et AESH !). Comment est-on passé de 1,9 milliard à 2 milliards ? Visiblement la calculatrice ministérielle sert surtout à faire de la communication politique plutôt que des additions dans l’intérêt des personnels.
Tous les professeurs auront une augmentation de 100 à 230 euros nets par mois. C’est la déclaration d’Emmanuel Macron dans la cour du collège de Ganges. Pour plus de la moitié des personnels, sur un an, cela ne compensera même pas l’inflation, mais visiblement, Emmanuel Macron s’embarrasse peu de ce genre de “détails”. Dans la foulée, les personnels reçoivent un mail du ministre qui annonce des augmentations de 100 à 200 euros nets par mois. Puis le ministre twitte sur des sommes allant de 100 à 230 euros nets par mois, le réaffirme dans plusieurs interviews et dans l’inénarrable minute Pap.
Mais en regardant le tableau mis en ligne par le ministère, on constate que les “gains” pour la partie socle (moyenne 1er et 2d degré) vont de +95 euros à +222 euros nets par mois (uniquement pour l’échelon 5). Ce qui, pour le 2d degré fait en réalité une échelle de +92 euros à +219 euros nets par mois.
Interrogé sur les différents chiffres qui ont circulé, le ministère évoque une question “d’arrondi”. Passer de 1,9 milliard à 2 milliards, de 92 euros à 100 euros par la magie d’une déclaration ministérielle, cela ne fonctionne que dans les discours politique, pas sur les comptes en banque, dans la réalité, celle qu vivent les personnels de l’Éducation nationale.
Le SNES-FSU appelle à ne pas signer le pacte et exige que les montants alloués soient affectés à la revalorisation de toutes et tous.
Ensemble combattons le Pacte : le SNES-FSU lance une grande campagne d’information. Rapprochez-vous de votre section académique ou départementale pour mener ensemble une campagne collective de refus de signature du Pacte.
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