« Il y a longtemps que Toulon n’avait vu autant de retraités varois dans ses rues » , titre Le Courrier du Var ce 30 mars. De fait, la journée unitaire de mobilisation initiée par UGR- CGT, FO, CFTC, CGC, FSU, FGR-FP, Solidaires, LSR et UNRPA a mobilisé plus de 20 000 manifestants dans tous les départements (dont 6 000 à Paris). « On s’impatiente, on s’insurge » , dit Le Midi Libre , pour rappeler les revendications, pour dire aussi que les 16 millions de retraités ont le droit d’être entendus, visibles.
Les retraités ont perdu 20 % de pouvoir d’achat en 20 ans, et 10 % d’entre eux vivent sous le seuil de pauvreté. Ils subissent le gel des pensions depuis quatre ans : le retour à l’indexation sur les salaires est au centre des revendications. Cette situation a des répercussions sur tous les domaines de la vie : logement, transports, culture, loisirs, accès à la santé. Ce dernier point est crucial pour tous et toutes, plus encore pour les retraités. Comme le signale le COR, les dépenses de santé sont particulièrement lourdes pour les plus de 65 ans.
EN COLÈRE !
Non qu’ils soient beaucoup plus malades (c’est au cours des six derniers mois de vie que le coût est le plus important), mais pour deux raisons essentielles : le coût de la perte d’autonomie et le recours aux complémentaires de santé imposé à tous-tes par le désengagement de la Sécu, dont les cotisations varient selon l’âge et le risque. Les adhérents de la MGEN en savent quelque chose, qui voient leurs cotisations augmenter au fil de l’âge. L’accès aux soins pour tous et en tous lieux nécessite des mesures fortes et, en particulier, d’aller vers la prise en charge des soins à 100 % par l’assurance maladie. La perte d’autonomie, qui génère un reste à charge important, doit relever entièrement de la solidarité nationale au travers de la Sécu. Les retraités veulent être entendus, or les instances créées par la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (ASV) noient leurs organisations syndicales dans des structures énormes. De plus, il n’y a aucun lieu institutionnel où, au travers de leurs syndicats, ils peuvent faire valoir leurs revendications.
Le 30 mars est une étape. La campagne unitaire de questionnaires, qui permet de dialoguer avec l’ensemble des retraités et d’interpeller les candidats, se poursuit. Les retraités s’impliqueront aussi dans tous les combats intergénérationnels.