Le SNES-FSU n’a cessé de se battre aux côtés des CPE pour la création de postes tant cette question est déterminante pour le suivi des élèves et les conditions de travail des personnels d’éducation. Ces 300 postes constituent en outre une avancée et un espoir pour tous les jeunes aspirant au métier.
Quelle en sera la traduction sur le terrain à la rentrée prochaine ?
Une avancée en trompe-l’œil
Pour le SNES-FSU, ces créations ne peuvent être qu’une première étape pour permettre la diminution du nombre d’établissements sans CPE (notamment des collèges) et améliorer les conditions de travail des CPE. Le métier reste attractif et les concours difficiles comme en témoigne le nombre élevé de postulants aux épreuves.
Une première étape car, en l’état, les 300 postes supplémentaires inscrits aux concours externe (+290) et 3e concours (+10) 2022 restent insuffisants pour répondre aux besoins éducatifs réels, après quatre nouvelles années de casse : – 50 en 2018, – 60 en 2019, – 50 en 2020, – 50 en 2021 (hors concours réservé).
Une implantation des postes problématique
A la veille de son départ du ministère, Jean-Michel Blanquer a veillé à ce que ces nouveaux postes servent d’abord à conforter ses propres dispositifs. Le ministère a ainsi exigé le fléchage d’une partie de ces postes sur des dispositifs d’affichage « internat d’excellence » et « mixité sociale » au détriment de situations plus urgentes. Dans le même temps, des académies ont profité de ces implantations, dont certaines ne sont que provisoires, pour effectuer des redéploiements.
Des groupes de travail se sont tenus dans les académies, permettant des échanges entre les organisations syndicales et les rectorats sur les barèmes académiques (carte cible, outil d’aide à la décision) pour l’implantation des nouveaux postes CPE.
Postes CPE : pas de barème national
Le ministère ne proposant pas de barème national, chaque académie a présenté son barème en choisissant ses propres critères : type d’établissement (collège-LGT-LP) / effectifs élèves avec des pondérations distinguant SEGPA, ULIS, CPGE, BTS / taux d’encadrement / Indice de Positionnement Social (IPS) faible ou Catégories Socio-Professionnelles (CSP) défavorisées ou élèves boursiers / éducation prioritaire (REP ou REP+) / régimes (interne, externe, demi-pensionnaire) / spécificités (dispositif mixité social, internat d’excellence). Plusieurs rectorats ont imposé des redéploiements en prétextant des « sur-dotations » d’établissements. Le SNES-FSU s’est opposé, contrairement à d’autres organisations syndicales, à ces glissements de postes de CPE entre établissements qui ne sont qu’une simple gestion de la pénurie de moyens.
Pour le SNES-FSU, l’effort amorcé doit être amplifié avec une programmation pluriannuelle des recrutements. Il restera vigilant et continuera de suivre la question des implantations. Attaché à sa revendication d’un CPE pour 250 élèves, le SNES-FSU exige également plus aucun établissement sans CPE, la suppression des postes spécifiques, profilés ou partagés sur deux établissements, un réel vivier de TZR pour permettre un exercice serein de l’ensemble des missions. Il tiendra la profession informée des suites et ne manquera pas d’appeler à la mobilisation pour peser sur l’enjeu des moyens à venir.