Pour une gestion prétendument « plus souple et proche du terrain », les REP, délabellisés, passeraient sous responsabilité académique. Les recteurs auraient la main sur la répartition des moyens, notamment entre éducation prioritaire et ruralité, dans un contexte budgétaire contraint et sous la pression des collectivités locales. Quant aux lycées recevant des élèves de l’EP, il n’en est question dans le rapport que pour y développer une approche individualiste via les « Cordées de la réussite » dont on sait qu’elles ne bénéficient qu’aux meilleurs élèves.
Sous couvert d’expérimentation, les rapporteurs proposent nombre de mesures qui sont autant d’attaques contre nos statuts : bivalence, postes à profil, recours encouragé aux contractuels et aux lettres de missions, dans la droite ligne de la loi Fonction publique.
Délabelliser ne pourrait que produire une forte dégradation des conditions d’exercice dans les collèges REP et priverait les personnels des indemnités et bonifications de mutation afférentes. Or tous les jours, les personnels exerçant en éducation prioritaire sont confrontés à des conditions d’exercice difficiles, sans moyens suffisants. A l’heure où les inégalités se creusent, le Ministre doit entendre la profession et non pas les recommandations d’un énième rapport téléguidé par des considérations idéologiques et budgétaires.
Pour le SNES-FSU, il est indispensable d’affirmer une réelle ambition pour l’éducation prioritaire, à l’opposé du rapport Azéma-Mathiot. Une carte nationale, établie en fonction de besoins et non pas des moyens, incluant les lycées doit être rapidement mise en discussion, avec l’extension des pondérations, l’attribution des indemnités à tous les personnels (AED, AESH…).
La FSU organisera des Etats-Généraux de l’éducation prioritaire courant 2020.
Lire le rapport: rapport Territoires et réussite