planète

Il y a un an, la COP 26 qui se tenait à Glasgow avait échoué. Les parties prenantes n’étaient pas parvenues à établir une feuille de route pour appliquer l’accord de Paris de 2015 qui ambitionnait de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5°C. Les États avaient alors assumé le fait que leur impéritie allait entraîner un réchauffement global moyen d’au moins 2,7° C d’ici à 2100.

Un rendez-vous nécessaire

Un an plus tard, la COP 27 clôt une année caractérisée par des niveaux records d’émissions de gaz à effet de serre, le réchauffement mondial étant estimé à 1,2° C en 2022. Les inondations, mégafeux de forêt, sécheresses et canicules partout dans le monde ont rendu ce chiffre concret et dramatique. Les projections pour la France sont de 50 % supérieures à la moyenne mondiale, soit un risque d’étés deux fois plus chaud que celui vécu cette année  d’ici la fin du siècle.

Au Pakistan, 33 millions de personnes impactées par les inondations en août, pour des dommages évalués à 30 milliards de dollars ; 1,4 millions de personnes déplacées en Somalie, où le mode de vie des éleveurs n’est plus compatible avec la sécheresse persistante : les drames humains s’accumulent…

Dans ce contexte, partant du fait que les COP climat se suivent sans que l’on puisse constater un réel effet en termes de lutte contre le dérèglement climatique, on pourrait penser que ces grands sommets internationaux ne sont guère utiles.

Pourtant, les pollueurs et les lobbyistes des énergies fossiles ne s’y trompent pas : ils s’y investissent massivement pour empêcher tout engagement supplémentaire qui pourraient les entraver dans leur quête effrénée du profit. Ces conférences rendent plus visibles les actions, comme les inactions, des principaux responsables de la catastrophe climatique : les États riches et les firmes transnationales. Elles poussent par ailleurs les médias à traiter du dossier climatique sous l’angle des décisions politiques à prendre et à mettre en œuvre. Face aux tenants du greenwashing le plus décomplexé, c’est en soi un progrès.

L’urgence de la solidarité

Une question monte en particulier : celle du soutien des pays industrialisés aux pays du Sud. L’urgence de l’aide à la prise en charge des pertes et des dommages supportés par les pays pauvres les plus exposés aux conséquences du dérèglement climatique a commencé à s’exprimer en 2021 à Glasgow, et elle occupe le devant de la scène d’une COP 27 qui se déroule sur le continent africain. Selon Médiapart, « une vingtaine de pays sont responsable de plus de 50 % des émissions cumulées de CO2, alors que, depuis 30 ans, 97 % des individus qui ont été victimes d’évènements climatiques l’ont été dans les pays du Sud ». Il y a plus de dix ans, les pays riches avaient promis de contribuer à hauteur de 100 milliards de dollars par an, mais depuis, rien n’avance alors que le coût annuel des réparations et de l’adaptation est désormais largement supérieur.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, les « promesses de dons » sont de l’ordre de centaines de millions de dollars, alors que les besoins se chiffrent en centaines de milliards. En désaccord avec la demande de financement des « pertes et dommages », les pays du G7 ont lancé un « bouclier mondial contre les risques climatiques » censé offrir des fonds par un mécanisme de type assurantiel, au grand dam des pays du Sud.


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