Monsieur le Directeur, Madame La Présidente, Mesdames, Messieurs

Depuis la rentrée de septembre, les personnels ont eu à cœur de compenser au plus vite les lacunes et retards d’apprentissages de leurs élèves pour que chacune et chacun soient en mesure de raccrocher au plus vite les exigences de leur nouvelle classe. En refusant tout aménagement de programmes et en n’attribuant aucun moyen pour permettre des groupes à effectif réduit, le ministère s’est entêté dans un déni de réalité en minorant les conséquences des 18 mois de crises sanitaires, sur le parcours des élèves.

Après deux années incomplètes, beaucoup d’élèves restent en cette fin de période déstabilisés par le rythme qui s’accélère, par le travail à fournir, par l’autonomie à acquérir et par la pression de l’évaluation à juguler désormais au quotidien dans le cycle terminal. Nos collègues recueillent en effet depuis ces dernières semaines les témoignages, nombreux, des élèves qui évoquent le stress des évaluations du bac les mettant sous tension à chaque interrogation. Les plus anxieux ou les plus conscients de la mécanique craignent que Parcoursup ne les prive de leur choix à la moindre baisse de vigilance. Ne jamais baisser la garde, être performant à tout prix, se défier de la réussite des autres, voilà ce que suscite le lycée Blanquer à 15 ans.

Où et avec qui en parler quand les conseils de classe dans leur nouveau format se penchent, avant tout autre impératif, sur la validité des notes et s’attardent sur la possibilité de placer « des moyennes en attente », la dernière nouveauté de la foire aux questions de décembre ? Le SNES-FSU renouvelle sa demande de report en juin des épreuves de spécialité de Terminale toujours maintenues à mars 2022. Il y a urgence à entendre les demandes unanimes des personnels relayées par leurs organisations syndicales SNES-FSU, FNEC FP FO, SNALC, SNCL, SUD éducation, et CGT Educ’action pour la suppression du PLE et le retour à un bac avec des épreuves nationales terminales et anonymes. Le SNES-FSU rappelle par ailleurs que les préconisations votées lors du CHSCTMen du 3 décembre pour la session 2022 de l’EAF doivent trouver des suites institutionnelles.

Alors que les personnels font leur possible sans moyen, sans temps dédié, avec des sureffectifs dans toutes les classes, pour prendre en charge la maltraitance institutionnelle verbalisée par les élèves, la Cour des comptes publie deux rapports sur le remplacement et les performances du système éducatif. Les préconisations sur le pilotage (faire jouer au chef d’établissement un rôle pour les affectations ou l’évaluation des enseignants) comme les conseils pédagogiques (enregistrer une vidéo à diffuser aux élèves en l’absence de l’enseignant) confirment le désastre de l’évaluation du système éducatif confiés à des comptables qui ignorent tout des métiers de l’enseignement et des réalités de la classe.

Le conseil d’évaluation de l’école ne fait pas mieux avec l’évaluation des établissements dont la première phase, une auto-évaluation faussement participative, dupe la communauté éducative sommée de se fixer des objectifs à atteindre en s’aidant de questionnaires dont certains éléments sont inacceptables. De surcroît, quels que soient les objectifs visés, aucun moyen n’est prévu pour les atteindre et les suppressions de postes vont se poursuivre. La rentrée 2022 se prépare en effet avec 440 Emplois supprimés pour le second degré, soit un solde de 7900 ETP depuis la rentrée 2018, l’équivalent de 175 collèges rayés de la carte.

La secrétaire d’État chargée de l’Education prioritaire a annoncé à la FSU un report de la délabellisation des REP. Un première étape importante pour défendre le maintien de l’éducation prioritaire contre toutes les logiques de contractualisation de moyens. Le SNES avec la FSU poursuit son action pour obtenir une révision et l’élargissement de la carte des REP et REP+ aux lycées et aux établissements qui depuis 2014 ont vu leur situation sociale se dégrader.

Le SNES-FSU alerte sur la crise de recrutement que rien ne vient enrayer : aucune mesure significative pour revaloriser les salaires qui ne représentent plus que 1,15 SMIC pour les stagiaires alors qu’ils sont recrutés à Bac+5, une charge de travail déjà infernale en Master MEEF encore alourdie d’un prochain parcours PIX+EDU dont l’intérêt reste à prouver. A cela s’ajoutent des postes mis aux concours qui n’ont cessé de se réduire entre 2017 et la session 2022 : 11 % de postes en moins à l’agrégation et 21 % au CAPES soit un cumul de -9842 postes.

Il y a urgence à décider un plan pluriannuel de recrutements articulé à des prérecrutements dès la licence. Une préconisation que la Cour des comptes aurait été bien inspirée de reprendre à son compte pour répondre durablement aux remplacements non pourvus ce qui aurait peut-être évité au recteur de Toulouse de recruter par petites annonces sur France bleu le 26 novembre.

Enfin, certains recteurs ont annoncé récemment des fermetures de classes préparatoires pour la rentrée prochaine imposant à des collègues de postuler en catastrophe au mouvement spécifique CPGE sans même que les ministères aient tranché la question. La mise en œuvre de Parcoursup et de son calendrier permet aux recteurs d’avoir davantage la main sur les ouvertures et fermetures de classes post-bac. Le SNES-FSU demande que le pilotage de la carte des CPGE reste ministériel et s’adresse aux ministres pour demander le maintien des classes menacées de fermeture. Il demande en particulier un moratoire sur les fermetures des classes de la filière économique et commerciale -filière qui vient de connaître une réforme profonde- le temps que les nouvelles classes ECG s’installent dans le paysage des formations post-bac.


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