En octobre dernier, le ministre prétendait supprimer des postes sans « impact » sur le terrain.
Le Premier ministre affirmait cet été, privilégier le primaire, « aidé » en cela par la démographie du secondaire. De la communication politique à la réalité, il y a la détérioration des conditions de rentrée des personnels et des usagers.
À la rentrée, 26 000 élèves supplémentaires viennent grossir les rangs de l’enseignement général et technologique secondaire. Depuis 2009, les effectifs de tout le second degré ont augmenté de 300 000 (5,6 %).
Ce n’est pas près de s’arrêter puisque la génération la plus fournie depuis 1981 a commencé à entrer au collège en septembre 2017. Cette cohorte 2006-2012, au volume de naissances d’un niveau inconnu depuis trente-cinq ans, va « peupler » le collège jusqu’en 2022 et le lycée jusqu’en 2027 !

Suppression = détérioration !
En collège, les effectifs explosent dans les trois prochaines années puisque les générations 2003-2005 vont quitter le collège, remplacées par celles de 2007-2009 nettement plus nombreuses. À taux de redoublement constant, à la rentrée 2020 les collèges publics auront absorbé 76 000 élèves supplémentaires en trois ans. Cette année, c’est particulièrement en Cinquième que les effectifs remontent.
Les effectifs de lycée stagnent et vont connaître une faible augmentation l’an prochain. Cela explique en partie la volonté gouvernementale de mettre en œuvre en septembre 2019 la réforme du lycée simultanément en Seconde et en Première. La démographie constitue pour lui un effet d’aubaine à saisir dans l’espoir de masquer la baisse des moyens et la détérioration des conditions de travail qu’elle induit. La note sera salée entre 2021 et 2027 quand devrait entrer au lycée l’importante cohorte 2006-2012.
Le ministère prétendait indolore la suppression, au budget 2018, de 2 600 emplois de stagiaires au prétexte de postes non pourvus aux concours. À l’inverse, le SNES-FSU est en mesure d’en révéler les impacts négatifs concrets.
Augmentation du nombre d’élèves par classe : économie de 45 classes dans le Nord par augmentation des seuils jusqu’à un élève par classe pour toutes les catégories de collèges ; à Bordeaux, il manque 120 emplois pour maintenir le taux d’encadrement.
Suppression de moyens d’enseignement : aucun financement des bilangues ni des chorales dans la Somme ; partout les langues anciennes en collège sont, quand elles le sont, financées sur la marge, malgré la propagande ministérielle vantant leur « rétablissement ».
Surcharge de travail : hausse impressionnante de 3,5 % des heures supplémentaires prévues à Versailles.

Pour une autre politique, il faut des profs !
Les réformes ont donc aussi pour but de se conformer aux politiques austéritaires du gouvernement : ne plus investir dans l’éducation, supprimer des postes, ne plus recruter de fonctionnaires qualifiés. Ces visées politiques récurrentes vont à l’encontre des intérêts de la jeunesse. Le SNES-FSU réclame de vrais prérecrutements et des réformes pédagogiques qui ne soient pas otages de choix économiques idéologiques.


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