Des épreuves toujours hors sujet

Les épreuves du concours sont parues en avril 2013, avant la publication du référentiel de compétences et de la circulaire de missions. Lors de l’audience ministérielle de juillet dernier, notre demande d’un groupe de travail avait reçu un accueil favorable puisque fin octobre le ministère sollicitait le SNES mais depuis… silence radio ! Pourtant, un regard sur les sujets des 3 dernières années témoigne d’exigences de professionnalisation excessives eu égard aux acquis des candidats. C’est le cas notamment de l’artificielle note de synthèse, qui ne fait pas sens pour la professionnalité des CPE et d’une épreuve orale qui ne permet pas de valoriser la connaissance du métier.

Un rapport de jury inacceptable

Au-delà des contenus, les attendus de correction que porte le dernier rapport sont un condensé de malentendus. Alors que l’épreuve 1 devrait être celle des « savoirs académiques » en sciences humaines, le rapporteur s’ingénie à répondre aux problématiques du climat scolaire à l’aune du seul « positionnement du CPE comme cadre de l’E.N »… Vibrant plaidoyer pour les réformes en cours, le corrigé proposé convoque tous les poncifs du néo-management que le référentiel et la circulaire de missions ont pourtant écartés. Comme si, quelque part, un « noyau dur » de résistance à une approche éducative du métier n’admettait pas que le CPE soit autre chose que le maillon zélé d’un système managerial.

Le SNES à l’initiative

La maîtrise de connaissances en psychologie, sociologie, philosophie ou histoire de l’éducation doit permettre au CPE d’asseoir son intervention auprès des élèves et des familles dans des situations éducatives complexes. Pour le SNES, les épreuves du concours doivent rechercher une articulation équilibrée entre savoirs académiques et professionnalisation. Il fait des propositions en ce sens tant sur la nature des épreuves que sur les jurys : expertise, équilibre de la composition et ouverture impérative aux universitaires. Outre celle du programme, centré sur les sciences de l’éducation, le SNES demande aussi la réduction d’une bibliographie dont la propension à l’exhaustivité signe l’obsolescence. Le concours CPE ne saurait davantage rester en l’état car les enjeux ne sont pas minces pour la formation, l’entrée dans le métier et son exercice futur.

Philippe Guingand


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