Les concours CPE ont fait le plein cette année avec 300 places supplémentaires / année 2021 (+10 pour le 3e concours, +290 pour le concours externe). Pas de changement d’éligibilité pour le concours interne, mais pour le concours externe les lauréats doivent maintenant détenir un Master 2. Le 3e concours CPE fait sa réapparition, sans exigence de diplôme mais avec la nécessité d’avoir effectué 5 années dans le privé.
Les chiffres des concours CPE 2022 :
– 831 admissibles, 559 admis concours externe CPE (560 postes annoncés)
– 29 admissibles, 11 admis 3e concours CPE (10 postes annoncés) + 1 en liste complémentaire
– 159 admissibles, 70 admis concours interne (70 postes annoncés)
En l’absence de liste complémentaire, le recrutement réel de CPE est inférieur au nombre de postes annoncés. Le SNES-FSU ne cesse d’insister sur la nécessité de publier des listes complémentaires à tous les concours.
Concernant les affectations des stagiaires, elles sont devenues bien opaques, aucune « barre » indiquant le nombre de points nécessaires pour obtenir une académie n’étant diffusée par le ministère depuis 2019.
Inacceptable retour en arrière : des stagiaires à temps plein dans les établissements
Les stagiaires ayant suivi un Master MEEF ne seront plus en formation en alternance à l’INSPE, mais placés à temps plein en responsabilité, comme ceux ayant eu une expérience significative de CPE contractuel. Ils ne bénéficieront, selon l’arrêté du 4 février 2022, que d’un crédit de 10 à 20 jours de formation en fonction de leur profil et des modalités définies par l’académie d’accueil. Ces stagiaires n’auront plus le temps nécessaire et spécifique de prendre le recul nécessaire à l’analyse de leur propre pratique. Une formation professionnelle initiale conséquente pour tous·tes les lauréat·e·s des concours est indispensable. Le SNES-FSU réclame une entrée dans le métier progressive, avec un exercice en responsabilité gradué entre l’année de stage et les premières années de titulaire (T1, T2 et T3).
Les reçu.e.s concours non issus de Master MEEF et autres situations seront stagiaires à mi-temps en alternance, avec une formation à l’INSPE pour suivre un Diplôme Inter-Universitaire DIU dont l’horaire annuel sera compris entre 220 et 250 heures.
Une entrée dans le métier par la précarité
Avant le concours, sont proposés aux étudiants MEEF différents cursus :
- AED en préprofessionnalisation en Licence 2 & 3 puis Master MEEF 1 & 2 (tiers-temps en observation en Licence puis en responsabilité en Master MEEF)
- ECA Étudiant Contractuel Alternant Master MEEF avec CDD 1 an tiers-temps contractuel CPE en établissement
- SOPA Stagiaire en Observation et Pratique Accompagnée Master 1 Master MEFF avec stage d’observation et de pratique accompagnée 6 semaines / an
- SOPA Stagiaire en Observation et Pratique Accompagnée Master 2 Master MEEF avec stage d’observation et de pratique accompagnée 12 semaines / an
Le ministère développe les dispositifs AED pré-pro et ECA, et fait pression sur les étudiants pour qu’ils s’y inscrivent. Ces situations avec des contrats précaires imposent une lourde charge en responsabilité aux étudiant·e·s sans qu’elles et ils aient reçu la formation nécessaire et avant la réussite aux concours.
Il est urgent d’imposer une autre réforme de la formation et de sécuriser l’entrée dans le métier avec une programmation pluriannuelle du recrutement afin de défendre nos statuts et les concours mis en péril par Jean-Michel Blanquer. Les concours CPE restent très attractifs. Tous les postes sont pourvus et l’admission reste difficile pour les candidats. Depuis plus d’une décennie, le SNES-FSU revendique une politique ambitieuse pour l’éducation nationale en instituant un pré-recrutement d’étudiant·e·s dès la licence, rémunéré, sans autre contrepartie que la préparation du concours. Cela apparaît être la seule solution sérieuse pour ne pas recruter en catastrophe des personnels contractuels non formé·e·s et précarisé·e·s. Le SNES-FSU dénonce l’entrée dans le métier par la précarité.