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Enseignant·e, CPE, Psy-EN stagiaire ? Adhère en ligne au SNES-FSU ! Le SNES-FSU ne vit que des cotisations de ses syndiqué·es !

Un rapport de la DARES et de France Stratégie estime à 329 000 le nombre de nouveaux entrants qu’il est nécessaire de recruter dans le premier et le second degré entre 2019 et 2030 uniquement pour pallier les départs en retraite prévisibles. Pourtant, cette année encore, des centaines de postes sont perdus à l’issue de la session 2024 des concours de recrutement du second degré général et technique.

La plupart des concours subissent la crise

Hormis les concours de recrutement des CPE, aucun concours ne parvient à pourvoir l’ensemble des postes ouverts. À l’agrégation externe, pour la première fois quelques postes sont même non pourvus en histoire. La situation des 3^e concours qui permettent d’ouvrir les métiers de l’enseignement à des candidat·es justifiant d’une expérience dans le privé devient alarmante : près d’un poste sur deux reste vacant à l’issue des concours.

Alors que la France détient le triste record des classes de collège les plus chargées de l’Union Européenne, la pénurie d’enseignant·es reste vive. Il y a urgence à revaloriser nos métiers avec un début de carrière à 2 fois le SMIC, la reconstruction des grilles et la révision de l’indemnité de résidence pour qu’elle prenne en compte la réalité du marché locatif. À terme, le SNES-FSU souhaite la mise en extinction du corps des certifié·es et CPE et leur intégration dans le corps des agrégé·es, l’agrégation revalorisée devenant l’unique niveau de recrutement.

Dans son communiqué de presse, le MEN analyse les statistiques depuis 3 ans et affirme que cette année est la moins pire des 3. Or, ce qui est inquiétant et hautement problématique c’est le déficit cumulé qui se creuse d’année en année. En effet, la pénurie s’ajoute à celle de l’année passée. Certes 86 % des postes sont pourvus sur 110 000 mais cela fait tout de même des milliers de postes non pourvus qu’il ne faut pas oublier. Chaque recrutement de titulaire qui n’a pas lieu pose problème l’année du concours mais à toutes les rentrées suivantes : une chaise reste vide sur l’entièreté d’une carrière.

CAPES externe

La prolongation des inscriptions aux concours pendant 4 semaines n’aura permis que de maintenir le nombre d’inscrit·es par rapport à la sessions 2023. Celui-ci reste toutefois en chute libre depuis l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron en 2017.

Ce sont 635 postes qui restent vacants dans dix disciplines différentes. Les doubles admissions notamment CAPES/agrégation conduiront immanquablement à une perte de postes encore plus importante, seul 4 jury ayant établi une liste complémentaire…

CAPET externe

Au CAPET externe, près d’un poste sur quatre reste vacant à l’issue des résultats. Les quatre spécialités de S2i se retrouvent avec un nombre très important de postes perdus.

Quelles perspectives ?

Si Mme Belloubet reconnaît des difficultés de recrutement, l’analyse qui est faite de cette crise de vocations n’est pas la bonne et les solutions que le gouvernement compte mettre en place (concours pendant l’année de L3, engagement à servir l’État 4 ans contre une rémunération de 1400euros/mois en M1, reprise en main de la formation par l’État-employeur, …) vont produire les effets contraires à ceux désirés.

Le SNES-FSU demande le retrait de cette réforme et une véritable concertation avec les organisations syndicales sur l’attractivité du métier et la formation initiale.

Ce n’est pas le niveau d’étude requis pour passer le concours qui rebute les étudiant·es mais bien « le niveau de salaire insuffisant », « les conditions de travail/difficultés au quotidien » et le « manque de reconnaissance du métier d’enseignant » qui constituent, chez les étudiant·es, les trois principaux facteurs – et de loin – de rejet de nos métiers (Ipsos – Facteurs d’attractivité ou de rejet du métier enseignant chez les étudiants – Cour des comptes – Mai 2022).

Aucune réponse structurelle n’est pour l’instant proposée pour répondre à la précarité financière des étudiant·es qui se destinent aux métiers d’enseignement : ni bourse d’étude à la hauteur des besoins, ni statut permettant d’étudier en étant rémunéré·e afin d’encourager les étudiant·es à s’orienter vers nos métiers, comme c’est le cas pour d’autres métiers dits « en tension ».

Nous réaffirmons l’importance d’établir des listes complémentaires pour tous les concours internes et externes, ainsi que l’importance d’annoncer le nombre de postes avant la clôture des période d’inscriptions. Le manque d’attractivité des métiers de l’enseignement exige une profonde refonte de la formation des enseignant·es, ainsi qu’une autre politique salariale à l’Éducation nationale, le respect des missions et une amélioration des conditions de travail. Le SNES-FSU porte haut et fort ces exigences pour le service public d’Éducation.