Télécharger le dossier de presse : Dp-SNES-R19
Finies posture martiale, promesses de sanctions pour les correcteurs du bac en grève et accusations de prise d’otages et place à l’apaisement ? On aimerait y croire. Quel apaisement quand le ministre resté longtemps silencieux sur les salaires en berne des personnels, fait, opportunément, des annonces tonitruantes et surtout peu crédibles ? quand le projet de réforme des retraites les pénalise à ce point ? quand les contraintes budgétaires pèsent lourdement sur l’accueil des élèves et les conditions de travail ?
Les annonces de dernière minute du ministre d’une augmentation de 300 euros sont bien en deçà de la nécessaire revalorisation des salaires. La réalité est que cette soi-disant augmentation n’est que la conséquence de mesures actées sous le précédent gouvernement et en faveur desquelles le SNES-FSU s’était pleinement impliqué. Le décalage entre des discours qui se veulent rassurants et la réalité des établissements scolaires met nos collègues en colère.
La réalité du collège, ce sont 35 600 élèves de plus alors que 2 650 emplois disparaissent dans le second degré. Ce sont les dispositifs qui s’empilent et réduisent le temps d’enseignement.
Quand le ministre déclare en cette rentrée porter une attention particulière aux
phénomènes de violence, près d’un an après le fait divers qui avait secoué la communauté scolaire et entraîné le #PasDeVague, il ne dit rien de la réalité des équipes de vie scolaire : le manque de personnel est criant. Il ne semble pas considérer non plus la réalité pour les Psy-ÉN, trop peu nombreux et menacés dans leurs missions.
Interrogé sur les inégalités entre les établissements que risque d’entraîner le contrôle continu au baccalauréat, le ministre répond par le renvoi aux inégalités territoriales et ose même affirmer que le nouveau baccalauréat désavantage les établissements les plus favorisés !
La réalité de la réforme du lycée, c’est la transformation de l’établissement en centre d’examen permanent, dont la réputation devient l’étalon du nouveau baccalauréat ; ce sont de redoutables questions d’organisation pour les établissements et d’égalité pour les élèves ; ce sont les difficultés des collègues à mettre en oeuvre de nouveaux programmes qui posent souvent problème. La réalité, c’est le manque d’attractivité de nos métiers révélé par la crise de recrutement et renforcé par à la faiblesse des rémunérations.
La lutte contre les inégalités sociales et scolaires devrait être centrale en cette rentrée. C’est une préoccupation permanente du SNES-FSU qui y voit non seulement une injustice majeure mais une explication des dysfonctionnements du système scolaire.
Collège, lycée, éducation prioritaire, inclusion, orientation… salaires, retraites…
Le SNES-FSU aborde cette rentrée avec combativité, encouragé par les mobilisations de l’an dernier et la certitude que les collègues ne voudront pas en rester là.