Le renvoi aux académies de la gestion des établissements REP est en réalité un moyen de délabelliser sans bruit des centaines de collèges, réduisant l’éducation prioritaire aux collèges REP+, sous couvert d’une gestion plus souple et proche du terrain, vocabulaire managérial désormais bien connu dans l’Education Nationale.
En réalité, une telle mesure donnerait la main aux Recteurs pour construire des cartes fluctuantes, non pas en fonction des besoins locaux, mais en fonction des moyens globalisés alloués aux académies. A terme, les collèges REP disparaîtraient donc du paysage de l’éducation prioritaire privant les personnels des indemnités et priorités de mutation afférentes.
Une partie du rapport est consacré à la ruralité, avec des préconisations sur la poursuite d’études des lycéens. Une première piste aurait été pourtant simple et basique : avoir une offre de formation diversifiée dans tous les lycées, à rebours des orientations de la réforme du lycée, qui accroît les inégalités d’offre de formation fermant ainsi bien des portes aux élèves
Pour le SNES-FSU, il est indispensable d’affirmer une réelle ambition pour l’éducation prioritaire, à l’opposé des recommandations du rapport Azéma-Mathiot. Une carte nationale, établie en fonction de besoins et non pas des moyens, incluant les lycées doit être rapidement mise en discussion, avec l’extension des pondérations, l’attribution des indemnités à tous les personnels (AED, AESH…). De plus, les cités éducatives ne peuvent venir se substituer au label éducation Prioritaire.
Tous les jours, les personnels des collèges et lycées de l’éducation prioritaire sont confrontés à des conditions d’exercice particulièrement difficiles, auxquelles ils font face avec des moyens insuffisants. A l’heure où les inégalités économiques, sociales et territoriales se creusent, le Ministre doit entendre la voix des personnels et non pas les recommandations d’un énième rapport téléguidé par des considérations idéologiques et budgétaires.