Depuis que le projet de programme d’histoire géographie en primaire et collège est paru officiellement, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer les orientations prises, les media ont amplement relayé les critiques les plus caricaturales portées souvent par des politiques, et parfois par des universitaires.
Avant même que n’ait démarré la consultation officielle des professionnels qui seront chargés de mettre en œuvre ces nouveaux programmes, le Président et la ministre de l’EN ont annoncé la réécriture du projet, actant le bien fondé de cette campagne savamment orchestrée ! D’après Mme la ministre « L’enseignement de l’histoire doit bien être un récit qui raconte notre appartenance à la communauté nationale », finalité très réductrice. L’histoire scolaire a d’autres ambitions formatrices pour permettre aux jeunes d’aujourd’hui d’affronter les défis de leur temps. Par ailleurs, a été annoncée la consultation « d’historiens de renom ». Or nous savons que certains peuvent défendre une position très partisanne, loin de faire l’unanimité chez les universitaires, comme chez les professeurs. La remise en cause du projet présenté par le CSP avant même que les enseignants n’aient pu se prononcer sur les contenus nous semble très inquiétante. Il est urgent de prendre d’abord le temps d’entendre la profession et de faire confiance aux enseignants qui savent ce qu’est un programme d’histoire et de géographie cohérent, pertinent dans ses approches et réalisable dans les horaires dédiés. A cet égard le SNES est favorable à l’introduction, à côté de questions obligatoires, de quelques questions au choix, qui existent déjà au lycée et que les enseignants, véritables experts de leur métier, sauront utiliser avec discernement. Ils sauront aussi faire remonter des critiques constructives qui permettront de préciser un projet en partie flou en l’absence d’explications des différentes thématiques.
Avec un horaire disciplinaire décent et des programmes réalistes (soit non encyclopédiques), les élèves pourront mieux maîtriser des notions, des savoirs et des méthodes disciplinaires.
Le SNES-FSU regrette qu’une fois de plus les programmes d’histoire-géographie soient instrumentalisés et que soit ainsi détourné le débat sur les questions de fond posées par la réforme du collège.