Les 23 000 collégiens scolarisés dans le cadre du Centre national d’enseignement à distance risquent de ne pas bénéficier de tous leurs cours pour la prochaine année scolaire.
Les personnels du CNED de Rouen, chargés de les élaborer, tirent la sonnette d’alarme. Pour remplir sa mission, cet établissement public a l’obligation de proposer des cours conformes aux nouveaux programmes officiels, ce qui représente un volume très important de cours à revoir entièrement ! Or, pour cela, le ministère n’a accordé son financement que fin novembre 2015, ce qui n’a pas permis de faire les recrutements nécessaires à temps pour accomplir correctement cette mission. Le retard de production est à l’heure actuelle extrêmement inquiétant et les conditions de travail deviennent insupportables.
Les organisations syndicales (FSU, SNALC, SUD, UNSA) ont pourtant averti le conseil d’administration dès le mois de novembre des risques inhérents à un projet lancé dans des conditions aussi peu réalistes. Elles ont également alerté, début mars, le nouveau directeur général afin que soit revue l’ambition du projet face à la réalité du terrain : il n’a pas souhaité leur répondre en personne.
Les personnels affirment leur fierté de travailler à la réussite des élèves qui ne peuvent suivre un enseignement classique dans un collège : enfants de familles itinérantes et voyageuses, grands malades et handicapés, sportifs de haut niveau, etc.
Ils dénoncent le mépris avec lequel leur hiérarchie, à commencer par le ministère, prend des décisions niant la réalité de leur travail et les empêchant de mener à bien leurs missions. Ils demandent, pour le bien des élèves dont ils ont la responsabilité éducative, que leur expérience et leur expertise soient respectées et prises en compte. Il est impératif que les moyens humains et matériels soient en concordance avec les objectifs fixés aux agents.