Communiqué du Snes-FSU

Jeudi 25 mars, lors de sa rituelle conférence de presse hebdomadaire, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a reconnu que le virus circulait dans les établissements scolaires et s’y transmettait et a annoncé un protocole sanitaire renforcé. Une pierre de plus dans le jardin de Jean-Michel Blanquer accroché au mythe d’une école naturellement étanche au Covid, le président de la République ayant lui même avoué quelques jours auparavant que les personnels de l’Education nationale étaient exposés.

Vendredi 26 mars, le ministre de l’Education nationale a organisé en urgence une concertation avec les organisations syndicales suivie d’une conférence de presse. Une fois de plus, la montagne a accouché d’une souris.
Olivier Véran parlait d’ un protocole renforcé : Jean-Michel Blanquer annonce une seule mesure renforcée : la fermeture d’une classe à partir du premier cas de Covid19 dans les zones confinées. Cette mesure va dans le bon sens mais pose de nombreuses questions d’application ( il n’y a plus de classes au sens propre en lycée du fait de la réforme Blanquer) et surtout, elle ne peut faire, à elle-seule, un protocole sanitaire renforcé : rien sur les collèges, les cantines, les zones non confinées !

Or, la situation est grave. La 3eme vague est là. Le choix de retarder des mesures pour protéger élèves et personnels est politique. Et il est irresponsable. Chaque jour compte.
Il faut des mesures fortes et rapides parmi lesquelles
– le passage en demi-groupes dans les collèges des zones confinées
– le strict respect de la jauge à 50 % à l’échelle d’une classe dans les lycées
– des mesures de prévention dans les zones non confinées : possibilité de limiter le brassage par une diminution des effectifs en présentiel en collège et en lycée
– des mesures pour sécuriser les cantines scolaires,
– une politique massive de tests accompagnée des mesures plus strictes pour l’isolement des cas positifs et des cas contacts

-l’organisation concrète de la vaccination accélérée de tous les personnels de l’éducation nationale volontaires ; là encore les annonces ne suffisent pas mais il faut des mesures précises

Le ministère doit également passer des consignes claires sur la fermeture des collèges et lycées qui sont des situations critiques. Trop souvent, les Rectorats jouent la montre et tardent à fermer des établissements où la situation est notoirement dégradée. Attitude irresponsable alors qu’est en jeu la santé des adultes, des élèves et de leurs familles .


Le Snes-FSU a fait de nombreuses propositions depuis le mois d’août pour sécuriser les établissements scolaires et avoir ainsi une réelle politique de prévention afin de les garder ouverts. Le ministre n’a jamais voulu les entendre, préférant dérouler des discours triomphalistes sur notre supériorité par rapport à d’autres pays qui ont fait d’autres choix ou faisant le choix d’une communication provocatrice. Que de temps perdu ! Par son incurie, il sera pleinement responsable d’une éventuelle fermeture générale des établissements scolaires.

Le Snes-FSU appelle les personnels à agir collectivement pour obtenir les moyens nécessaires pour exercer en toute sécurité. Un préavis de grève a été déposé. Voilà où nous en sommes : les personnels doivent se battre pour exercer leur métier en toute sécurité dans un contexte de pandémie mondiale qui dure depuis plus d’un an. Comme un symbole du peu de considération que ce gouvernement porte à l’Education nationale.

A Paris, le 29 mars 2021