Le SNES-FSU a pris connaissance avec effarement de l’exercice d’enseignement moral et civique (EMC) du Diplôme National du brevet sur lequel ont dû composer les élèves de 3e de série générale en métropole et ne peut que s’en indigner, tant sur le fond que sur la forme.
L’exercice porte sur la partie du programme qui s’intéresse aux principes de la défense nationale, sujet qui, comme la laïcité, est devenu un incontournable de cette épreuve. Il s’agit de l’étude d’un texte tiré du site de l’IFRAP, un think tank d’inspiration libérale, dont la partialité est inconnue des élèves.
La dernière question de l’exercice, est le véritable coup de grâce : “Vous avez été choisi(e) pour représenter la France au prochain sommet de l’U.E. Vous êtes chargé(e) de réaliser une note pour présenter une mission des militaires français sur le territoire national ou à l’étranger. Montrez en quelques lignes que l’armée française est au service des valeurs de la République et de l’Union Européenne.”
Après avoir amené les candidat.e.s au DNB quelques années auparavant à vanter l’intervention française au Mali, il s’agit encore une fois de glorifier notre armée, sans demander aux élèves de faire preuve de recul ni du moindre esprit critique, contrairement aux objectifs affichés de l’EMC au cycle 4 et à ce que construisent les enseignants au cours de l’année.
Il s’agit bien de propagande, qui entretient la confusion entre l’UE et ses institutions, la République française et « ses valeurs »  et qui  oblige les candidat.e.s à défendre une opinion partisane. L’affirmation ne correspond à aucune référence constitutionnelle quant à la place et fonction de l’armée par rapport au pouvoir politique et à la nation.
Ce dernier épisode vient conforter la demande de longue date du SNES-FSU de repenser complètement les objectifs de l’éducation à la défense et pose la question de son intégration au programme d’EMC : pour le SNES-FSU, il s’agit de faire acquérir aux élèves un regard sur la politique de défense de la France, et non de se prononcer sur l’armée française.
Le SNES-FSU demande que les consignes de corrections ne pénalisent aucun élève, notamment ceux qui auraient exercé le regard critique et distancié auquel ils ont été formés pendant l’année, conformément aux programmes.”