Le président de la République a annoncé une réouverture progressive des collèges et des lycées à partir du 11 mai. Conditions sanitaires, sécurité des élèves et des personnels, reprise pédagogique etc. : retrouvez dans cet article qui sera régulièrement mis à jour les analyses, revendications et expressions du SNES-FSU.
Mise à jour 29 mai
Le Premier ministre a annoncé hier soir les modalités de poursuite du déconfinement, à partir du 2 juin.
– l’oral de français est annulé pour cette session
– tout le territoire, sauf la Guyane, Mayotte et l’Ile-de-France passe en vert
– dans les zones vertes, les collèges accueilleront les élèves de tous les niveaux
– dans les lycées de zone verte, les élèves au moins d’un niveau devront être accueillis, les autres pouvant être reçus dans le cadre d’entretiens individuels
– les collèges de zone orange doivent accueillir les 6eme et 5eme. Si les conditions matérielles le permettent, les élèves de 4eme et 3eme peuvent être accueillis.
L’annulation de l’oral de français est un soulagement pour les élèves et les professeurs concernés, après une longue période d’attente.
Depuis plusieurs semaines, le SNES-FSU est intervenu sans relâche, y compris en prenant l’initiative d’une très large intersyndicale, avec les parents d’élèves et les élèves, pour pointer le non sens sanitaire et pédagogique de cette épreuve. Jusqu’au bout, le ministre a tenté de passer en force. Mais il a fini par écouter les organisations syndicales, un précédent dont il ferait bien de s’inspirer pour la suite…
La poursuite de la réouverture des établissements s’accélère dans les discours politiques. Mais dans la réalité comme l’a montré l’exemple des collèges en zone verte ces derniers jours, nous savons qu’elle est complexe à mettre en œuvre. Les enjeux pédagogiques et sociaux nécessitent du temps et une réflexion collective.
Il est illusoire de penser que mardi 2 juin, dans les collèges de zone verte, tous les niveaux pourront être accueillis, comme cela a été annoncé par le ministre. Il en est de même pour les 6eme et les 5eme en zone orange. Les entretiens individuels pour les élèves de lycées ne s’improvisent pas, surtout quand les conseils de classe sont terminés… Loin des annonces dictées par l’agenda politique, agissons à tous les niveaux pour que cette réouverture ne se fasse pas à marche forcée : respect impératif du protocole sanitaire, refus de toute dérégulation de l’organisation pédagogique car ce serait autant de précédents dangereux par nos métiers.
Mise à jour 24 mai
Les outils et analyses du SNES-FSU
– Les établissements sortent du confinement, quelle organisation et quels métiers ?
– Covid et examens, toutes les infos, DNB, bac et BTS
– Foire aux questions vos droits, nos réponses
– Fiches action collective agir pour imposer des garanties sanitaires strictes
– Rentrée dans une zone….d’inconfort les collègues témoignent
Mise à jour 29 avril
Interrogé ce matin sur une chaîne d’info en continu, le Ministre de l’Education nationale a affirmé que l’oral de français était maintenu “à ce stade”. Cette déclaration est, une nouvelle fois, complètement déconnectée des réalités que vivent les professeurs de français et les élèves de 1ère entre angoisse et incertitude sur la suite de l’année scolaire, surtout après les annonces d’E.Philippe sur la réouverture des lycées. Le SNES-FSU, la CGT Educ’action, le SE-UNSA, Sud, le SGEN-CFDT, le SNALC, la FCPE et les organisations lycéennes (l’UNL et Lycéens au Centre) se sont adressés au Ministre pour demander la suppression de l’oral de français.
Courrier intersyndical suppression de l’oral de français pour cette session
Mise à jour 28 avril
Le Premier Ministre a dévoilé les grandes lignes du plan de déconfinement. Pour l’Education nationale, ce sont encore de nouvelles dates, encore du flou, et toujours aucune précision sur un protocole sanitaire national. Inacceptable. La position du SNES-FSU est toujours claire : si les conditions sanitaires ne sont pas garanties, la réouverture des établissements scolaires n’est pas envisageable.
La première réaction du SNES-FSU, notamment sur la situation des collèges, le nombre d’élèves par classe, l’oral de français au bac, le cumul distanciel/présentiel etc à retrouver ci-dessous et ici
Mise à jour 26 avril
Deux avis du Conseil scientifique ont été rendus publics, dont a été délibérément ignoré par le Président de la république. La réouverture des établissements apparaît pour ce qu’elle est : une décision politique avant d’être une décision sanitaire. Irresponsable.
Le communiqué du SNES-FSU ultimatum au gouvernement
Mise à jour 24/04
Cette semaine a une nouvelle fois été marquée par la multiplication d’annonces contradictoires sur la réouverture des établissements scolaires. Une véritable cacophonie gouvernementale inacceptable et qui ne rassure personne. Une telle désorganisation n’est pas à la hauteur des enjeux sanitaires et pédagogiques liés à la réouverture des établissements scolaires. En parallèle, plusieurs exemples précis montrent que le déconfinement des écoles doit être traité de manière rigoureuse. Ainsi, au Japon les écoles ferment après une semaine d’ouverture. Une étude de l’institut Pasteur sur un lycée Crépy en Valois (Oise, un des premiers cluster) montre à quel point les établissements scolaires peuvent être des accélérateurs de la propagation du virus.
Pour le SNES-FSU, il ne peut y avoir de reprise des cours en présentiel sans garantie sanitaire. Il en va de la santé et de la sécurité des élèves, des personnels et des familles. Le SNES, avec la FSU, portera ces exigences lundi 27 avril, lors d’une visio conférence avec le Ministre. Ce dernier se targue d’une concertation avec les organisations syndicales, rappelons qu’à ce jour, il n’y a eu une visio extrêmement générale, sans réponse précise. Lundi, des réponses claires devront être apportées, notamment sur les préalables posées par le SNES-FSU et qui sont indispensables avant toute reprise. Le SNES-FSU réunira ses instances en milieu de semaine pour décider des suites à donner, en fonction des réponses apportées par le Ministre.
– Lettre de la FSU au 1er Ministre sur les conditions de la réouverture des établissements
– Déclaration de la FSU au CHSCT Ministériel du 21 avril
– Remarques SNES-FSU sur les conditions de la reprise
Mise à jour 22 avril
Le Ministre de l’Éducation Nationale a annoncé un calendrier de reprise des cours, échelonné, en fonction des niveaux. Les organisations syndicales, dont le SNES-FSU, n’ont pas été associé à l’élaboration de ce calendrier ! Même en temps de crise, rien ne changer avec ce Ministère. De plus, il n’y a toujours aucune garantie sanitaire pour assurer la santé et la sécurité des élèves et des personnels. Inacceptable.
Retrouvez le communiqué du SNES-FSU Pas de reprise le 11 mai sans garanties sanitaires
Mise à jour 19 avril
Pour le SNES-FSU, quelle que soit la date, aucune reprise n’est envisageable si les conditions sanitaires garantissant la sécurité et la santé des élèves et des personnels ne sont pas réunies (cf détail dans le compte-rendu de l’audience FSU avec le Ministre et ci-dessous). L’enjeu est bien un enjeu de santé publique, qui dépasse l’Education Nationale. Les élèves et les personnels de l’Education Nationale prennent les transports en commun, retournent dans leurs familles, exposant ainsi de très nombreuses personnes à une éventuelle contamination.
La date du 11 mai a été annoncée brutalement par le président de la République sans aucune concertation préalable. La proximité de cette date, les incertitudes sanitaires qui existent encore à l’heure actuelle (comme en attestent les débats sanitaires), la capacité de l’institution à répéter ces derniers mois, comme un mantra, « on est prêt » pour se voir immédiatement démentie sur le terrain alimentent des craintes légitimes.
Des réunions sont organisées le 11 mai, en présentiel, dans mon collège/lycée pour préparer la reprise progressive. Que faire ?
Le SNES-FSU a été alerté par des collègues qui reçoivent des convocations pour venir préparer, dans les prochains jours dans l’établissement, la reprise le 11 mai. Nous sommes intervenus auprès du Ministère pour faire cesser ces injonctions : elles sont contraires aux règles actuellement en vigueur sur le confinement et s’opposent à l’idée d’une reprise « progressive à partir du 11 mai ». Si vous recevez ce type de convocations, contactez rapidement votre section académique.
Quelles sont les conditions sanitaires posées par le SNES-FSU pour la réouverture des établissements et la reprise des cours en présentiel ?
Le SNES-FSU exige un protocole national sur les conditions sanitaires et pédagogiques de reprise. De nombreuses initiatives locales apparaissent, des chefs d’établissements ou de collectivités territoriales visant à définir le cadre de la réouverture des collèges et des lycées. Les normes pédagogique de la reprise progressive ne peuvent être définies au niveau local, encore moins par les collectivités territoriales.
Le SNES-FSU interviendra dès mardi 21 avril en CHSCT ministériel pour préciser les conditions sanitaires impératives de la réouverture des collèges, lycées et CIO liste des questions pour le CHSCT-M.
Des conditions sanitaires sont incontournables pour envisager la reprise des cours en présentiel (désinfection des établissements scolaires, tests des élèves et les adultes afin de savoir s’ils sont immunisés ou pas, matériels de protection – gel hydroalcoolique et masques notamment- modalités d’organisation pour diminuer les effectifs et assurer la santé et la sécurité de tous). La situation des personnels et des élèves fragiles, ou hébergeant des personnes fragiles, doit aussi être traitée rapidement : la priorité absolue doit être leur protection.
Des réponses doivent aussi être apportées sur les points suivants :
– Garantir la sécurité de toutes et tous dans les couloirs, la vie scolaire, le CDI, la demi-pension, les internats, les CIO
– La situation des AESH doit être regardée avec attention puisqu’ils sont, par la nature de leur mission, proches physiquement des élèves.
– La question des transports scolaires, mais aussi des transports en commun (qui concernent les élèves et les personnels) doit aussi être analysée.
– Un protocole de désinfection des locaux doit être prévu pour les salles utilisées : tables, ordinateurs des salles…en particulier pour les salles des enseignements de certaines disciplines : enseignement industriel, éducation musicale, arts plastiques, qui comportent du matériel spécifique.
– les instances académiques et locales (CHS par exemple) devront être consultées sur la réouverture des établissements qui relèvent de leur périmètre géographique et pour l’application stricte, et le cas échéant le renforcement, des consignes nationales à l’échelle locale.
Qu’a annoncé le premier Ministre lors de sa conférence de presse le dimanche 19 avril ?
E.Philippe a posé quelques hypothèses qui ne sont pas tranchées (reprise par région, en demi-classe etc). S’il a bien été précisé que toutes les écoles ne rouvriront pas le 11 mai, rien n’a été dit sur les conditions de santé et de sécurité. Or, le même Edouard Philippe a aussi précisé que le premier objectif du déconfinement serait de « préserver la santé des français », de « ne pas mettre sous pression la capacité d’accueil des hôpitaux » et de mettre en œuvre tous les comportements nécessaires pour prévenir la diffusion du virus alors que les outils pour assurer l’immunité de la population ne sont pas encore prêts. Organiser un retour précipité à l’école pourrait aller contre ces objectifs.
A ce jour, la position du SNES-FSU est claire : des réponses solides doivent être apportées rapidement par le Ministre. Si les conditions de santé et de sécurité ne sont pas réunies, la reprise des cours en présentiel ne pourra se faire. L’enjeu sanitaire, qui concerne toute la population, bien au-delà de la communauté éducative, doit prévaloir.
13 avril
Après plusieurs jours de rumeurs, l’annonce d’Emmanuel Macron d’une réouverture progressive des établissements scolarisant les jeunes (à l’exception des universités) a clarifié le calendrier des prochaines semaines. Mais c’est bien la seule chose qui soit claire ! Aucune information précise, aucune garantie n’ont été apportées en matière de sécurité et de santé. Pour le SNES-FSU, la priorité est la santé et la sécurité des élèves et des personnels. De nombreuses questions restent sans réponse à ce jour : comment faire respecter la distanciation sociale dans des classes de 30 à 35 élèves, dans les couloirs étroits des collèges et des lycées, comment assurer la sécurité et la santé de tous à la cantine, au CDI, dans les internats ? Comment organiser le ramassage scolaire ?
Les jeunes sont bien souvent des porteurs asymptomatiques : en venant dans les collèges et les lycées, ils pourraient donc contaminer les adultes de l’établissement et/ou leurs familles en rentrant chez eux.
Le SNES-FSU réaffirme que des conditions sanitaires sont incontournables pour envisager la reprise :
– désinfection des établissements scolaires
– tests de tous les élèves et les adultes afin de savoir s’ils sont immunisés ou pas
– matériels de protection (gel hydroalcoolique et masques notamment)
– modalités d’organisation pour diminuer les effectifs et assurer la santé et la sécurité de tous.
Ce sont des préalables indispensables à toute reprise. Ces conditions sont strictes. En leur absence, la réouverture des établissements ne pourra pas être envisagée.
Bon nombre d’élèves et d’adultes ont vécu des moments difficiles pendant cette période (deuil, maladie, conditions de vie au quotidien) : des temps d’échanges et d’écoutes seront indispensables : prérentrée des personnels, des élèves, cellules psychologiques assurées par des professionnels etc.
Le confinement a creusé les inégalités comme l’a pointé très rapidement le SNES-FSU. Cette période a aussi montré le rôle essentiel des enseignants et de l’école auprès des élèves. Pour le SNES-FSU, résorber ces inégalités passera par un vrai plan sur le court, moyen et long terme. Les stages de vacances annoncés par le Ministre ne suffiront pas. Il est indispensable de diminuer les effectifs à la prochaine rentrée, revoir les programmes et entamer une réelle réflexion sur ce que doit être l’école d’après.
Retrouvez les premières réactions du SNES-FSU
– Extrait d’une réaction sur LCI lundi soir : réouverture des établissements scolaires le #11mai ” Il y a beaucoup d’incertitudes sur les conditions de santé et de sécurité (tests, gel, classes, couloirs…) qui laissent planer un grand danger pour la sécurité des élèves et des personnels “
Réaction en vidéo :
– Réaction sur BFM lundi soir
Réouverture des établissements scolaires : les examens, dont le #Bac2020, ont été aménagés en partie parce qu’on ne pouvait pas reprendre si tôt… Cette annonce sur le #11mai est donc surprenante et génère à juste titre beaucoup d’inquiétudes.
Réaction en vidéo
Analyse avant les annonces présidentielles
Frédérique Rolet, secrétaire générale du SNES-FSU “Si on devait reprendre avant l’été, il faudrait pouvoir s’assurer que les établissements ont été désinfectés, que l’on dispose de masques, de gels hydroalcooliques, la question de la distanciation entre les élèves, ce qui veut dire qu’on ne peut pas mettre 35 élèves dans la même classe. “
F.Rolet : “un vrai plan d’urgence pour l’école “