Le ministère de l’Éducation nationale a rendu public un projet de mise en œuvre du protocole PPCR pour les personnels d’enseignement du ministère. La présentation générale programmée le 1er juin sera suivie de la mise en place de groupes de travail étudiant la transposition aux corps d’éducation et d’orientation de ces dispositions ainsi que l’évolution de l’évaluation pour tous les personnels du second degré.
Le projet propose la mise en place progressive d’une nouvelle carrière fondée sur un avancement à un rythme commun à tous avec deux moments d’accélération de carrière et la création d’une classe exceptionnelle au-delà de la hors classe actuelle. Cette refonte de la carrière s’accompagne d’une nouvelle grille indiciaire et d’un transfert d’une part des indemnités dans le traitement indiciaire.
Le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU actent positivement ce premier pas qui doit conduire à une revalorisation plus conséquente des carrières et des salaires des professeurs du second degré, des CPE et des CO-PSY. La résorption de la crise de recrutement que connaît actuellement le second degré passe en particulier par cette voie.
La combinaison des différents éléments – nouveaux indices, reclassement, nouveau débouché de carrière – produira une augmentation du traitement pour toutes et tous mais avec une mise en œuvre étalée dans le temps jusqu’en 2020. Le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU demandent la mise en place d’un calendrier plus resserré pour répondre à l’urgence de la revalorisation des carrières des personnels d’enseignement, d’éducation et d’orientation du second degré. En tout état de cause, ils exigent que des garanties soient données sur la tenue d’un tel calendrier.
Le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU dénoncent la faiblesse de la revalorisation de la grille indiciaire des professeurs agrégés en fin de classe normale et en hors-classe. Ils dénoncent également la volonté de conserver des rythmes améliorés pour certains au lieu d’une carrière linéaire au meilleur rythme pour tous. Par ailleurs, le ralentissement de la progression des débuts de carrière et la faiblesse de leur revalorisation est un mauvais signal dans un contexte de faible attractivité de nos métiers. Enfin, les volumes et modalités d’accès à la nouvelle classe exceptionnelle risquent de ne concerner qu’une trop faible partie de la profession. Lors des discussions qui vont s’ouvrir le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU porteront les exigences suivantes :
– une meilleure revalorisation des futurs recrutés,
– des garanties pour le parcours sur au moins deux grades pour toutes et tous dans le cadre d’une carrière la plus linéaire et la plus rapide,
– un accès pour toutes et tous à la classe exceptionnelle.
Concernant l’évaluation, le SNES-FSU, le SNEP-FSU et le SNUEP-FSU exigent le maintien de la double évaluation des professeurs et son application pour les personnels d’éducation et d’orientation avec la création d’inspections issues de ces corps. Le projet prévoit la déconnexion partielle de l’évaluation et de la carrière du fait du rythme commun pour la majorité des échelons. Cela va dans le bon sens mais le ministère aurait pu aller plus loin pour répondre aux souhaits les personnels: un avancement au rythme commun le plus favorable pour l’ensemble des personnels qui permettrait que l’évaluation soit enfin réellement déconnectée de la carrière et recentrée vers le conseil, l’accompagnement et le développement de la formation continue.