« Débordés, épuisés, stressés, infantilisés », ce sont là les témoignages de trop nombreux collègues entrant dans le métier… D’une année sur l’autre, le ras le bol est toujours aussi vif, les motifs de mécontentement sont les mêmes : surcharge de travail, contenu de formation inadapté, souffrance et isolement de certains collègues débutants.
Cette année, les enseignants stagiaires de l’académie de Grenoble sont en lutte depuis maintenant plus de deux mois. Naturellement, Le SNES-FSU, en accord avec ses mandats, soutient le mouvement depuis le début.
Après la suppression pure et simple de la formation initiale sous le mandat Sarkozy, le retour d’un accompagnement à l’entrée dans le métier était indispensable. Mais le compte n’y est pas. Les stagiaires dénoncent :
– La charge de travail excessive : assurer un mi-temps devant les élèves tout en validant une année de M2 très lourde. Des semaines de 50 à 60h de travail sont monnaie courante pour une grande partie des personnels avec parfois des trajets importants pour ceux qui sont les plus éloignés des lieux de formation.
– L’inadéquation entre le contenu de la formation et leurs besoins ainsi que les pressions dont ils font l’objet lorsqu’ils se montrent trop critiques envers certaines formations déconnectées de leurs besoins immédiats face aux élèves, la souffrance de certains collègues débutants face aux difficultés du métier, l’isolement, le manque de reconnaissance, les injonctions répétées et trop souvent contradictoires de la hiérarchie, des tuteurs, des formateurs, la multiplication des évaluations…
Malheureusement, ceci n’est pas nouveau : c’est le vécu de chaque promo depuis la création des Espés. Revendiquant une entrée progressive dans le métier et une formation de qualité, le SNES-FSU exige une remise à plat de la formation initiale. Il est temps que les stagiaires et leurs représentants soient enfin écoutés.
En pleine crise de recrutement, les candidats aux métiers de l’enseignement devraient au contraire être considérés comme des perles rares. Pour rendre nos métiers à nouveau attractifs il est indispensable de proposer :
– de meilleures conditions d’entrée dans le métier,
– de meilleures conditions de travail par la suite,
– une revalorisation salariale. On comprend qu’avec un salaire de début de carrière équivalent à 1,2 SMIC environ, les personnels soient en difficulté dans leur vie quotidienne (logement, déplacements…) et souffrent d’un manque de reconnaissance.
Il est temps que, plus largement, dans le contexte de la campagne électorale, la question des moyens pour la formation initiale et au-delà pour l’éducation nationale soit enfin prise en compte.
Le SNES-FSU soutient l’appel des stagiaires grenoblois à amplifier et généraliser le mouvement à l’ensemble des académies et restera aux côtés des stagiaires dans
l’action.
Contact : Cécile SANCHEZ – mailto:s3gre@grenoble.snes.edu
Comminiqué de presse Action ESPE Grenoble
Espé de Grenoble : stagiaires en lutte !
12 avril 2017