Le SNES-FSU l’a dénoncé dès le début, Parcoursup organise la concurrence entre les candidats. Nous connaissions, par exemple, la mention des voyages linguistiques ou les divers engagements extra-scolaires des candidats. Parcoursup organise également la concurrence entre les établissements scolaires : le lycée d’origine et les choix «pédagogiques» qui en dépendent sont, pour le ministère de l’enseignement supérieur, des critères valables pour classer les candidats. C’est l’objectif même de Parcoursup de cristalliser les inégalités en jouant sur la réputation de l’établissement d’origine, certains « grands » lycée tendant à devenir des sortes de « marques ».
Mais, à la faveur de la crise sanitaire et en raison de la gestion déplorable de la part du ministère, un cran supplémentaire vers l’abject a été franchi sur Parcoursup avec la tolérance de cette mention 100 % présentiel.
En refusant, à l’automne dernier, d’imposer un cadrage national pour limiter la circulation du virus dans les établissements, le ministère a tout fait pour maintenir une situation d’inégalité. Dès lors, certains établissements ont entendu tirer profit de leur refus d’alléger les effectifs afin de freiner l’épidémie et souhaité transformer en avantage comparatif la négation de l’intérêt général. Ce « tampon 100 % présentiel » révèle bien la mise en place à grande échelle, ces dernières années, d’une logique de concurrence au sein de l’École. C’est une tout autre École dont ont besoin les élèves et c’est une tout autre École que défend le SNES-FSU. Le SNES-FSU demande au ministère de l’enseignement supérieur d’intervenir officiellement pour condamner cette mention et interdire sa prise en compte comme critère de classement dans le tri des dossiers de candidatures.
À Paris, le 26 avril 2021