Le ministère feint d’ignorer l’exaspération de nos collègues dont les conditions d’exercice du métier se détériorent. Les professeur·es de Lettres se sont donc légitimement reconnu·es dans les actions portées par le SNES-FSU pour obtenir la diminution du nombre de textes à préparer pour l’épreuve orale du baccalauréat. Ils et elles ont en effet actuellement le sentiment de devoir faire du chiffre au prix d’un travail bâclé avec leurs élèves. L’exigence porte sur la production d’une liste avec 20 ou 12 textes bien plus que sur les enseignements effectifs qu’ils devraient induire. Les intimidations dont ont été victimes certain·es de nos collègues à la remise des récapitulatifs tenaient plus du contrôle soupçonneux d’un·e IPR-contremaître quand la signature du proviseur est juste requise pour éviter toute fraude des élèves. Les risques psycho-sociaux auxquels sont exposé·es nos collègues de Lettres sont minorés par l’administration, pourtant responsable de la santé de ses personnels. Aucune prise en compte de l’insatisfaction du travail accompli, de la surcharge, des conflits de valeurs !
Le SNES-FSU renouvelle instamment sa demande d’une refonte des programmes et des modalités d’examen. Il est temps que le ministère entende que nos collègues revendiquent simplement de pouvoir exercer correctement leur métier pour que l’enseignement des Lettres réponde à sa mission émancipatrice et de formation citoyenne. Pour permettre aux élèves d’accéder à une culture littéraire et artistique commune, de maîtriser la langue écrite et orale de façon à pouvoir s’insérer dans la société, d’exercer leur esprit critique, il faut laisser du temps et de la latitude aux enseignant·es pour faire leur métier, enseigner.