On connaît la chanson avec Jean-Michel Blanquer. Mépris, autoritarisme, déni de réalité. Depuis des mois, le Snes-FSU ainsi que d’autres organisations syndicales de professeurs, de lycéens (sauf Avenir lycéen), de chefs d’établissements, d’inspecteurs, mais aussi des parents d’élèves, exigent le report des épreuves des spécialités du bac 2021 prévues les 15 et 16 mars.
Le ministre de l’Education nationale tarde à répondre jouant un mauvais remake de l’épisode « oral du bac français » de l’an dernier où il avait repoussé la décision d’annulation de l’oral le plus tard possible pour maintenir les élèves et les professeurs sous pression.
Dans une circulaire en date du 15 janvier, le ministère incite à l’organisation de « préparations personnalisées » aux épreuves de spécialités, payées en heures supplémentaires. Il recommande également l’organisation de stages de vacances pour approfondir ou réviser certains points des programmes de spécialité.
Nouvelle provocation et comme un air de famille avec toutes les décisions prises ces derniers mois ! La communauté éducative alerte sur les difficultés et les impasses tant sanitaires et pédagogiques de la situation actuelle, les signes de stress, d’épuisement se multiplient. Les personnels tiennent à bout de bras une institution sous tension en raison d’un pilotage ministériel de la crise sanitaire chaotique. Ce sont eux qui, tous les jours, font face malgré les ordres, contre ordres, ou l’absence d’informations. Le ministre balaye d’un revers de la main ces situations, et annonce des dispositifs inadaptés, déplacés qui font fi de la réalité humaine dans les lycées. Indécent.
La circulaire insiste sur le retour complet en présentiel pour les enseignements de spécialité en terminale, jetant le discrédit sur les lycées sur les lycées qui font un autre choix. Après avoir placé les professeurs face à un dilemme insoluble sur le retour à 100 % présentiel (la préparation du bac ou la sécurité sanitaire) en leur faisant porter la responsabilité de ce choix, Jean-Michel Blanquer fait de même avec ces stages de vacances et la préparation personnalisées : les professeurs seront-ils responsables de l’échec de leurs élèves s’ils n’acceptent pas de mettre en œuvre ces projets ?
Mais s’il faut mettre en œuvre des dispositifs supplémentaires pour préparer les épreuves, pour rattraper d’éventuels retards n’est-ce pas là, en creux, la confirmation que les épreuves de spécialités arrivent bien trop tôt ?
Plutôt que de donner dans surenchère pour tenir quoi qu’il en coûte la réalisation de son projet politique, le ministre de l’Éducation nationale doit d’urgence entendre nos revendications sur le bac 2021 :
- report des épreuves de spécialités de mars à juin
- aménagement des programmes pour les épreuves de français et de philosophie
- annulation du grand oral.
Le Snes-FSU au sein d’une large intersyndicale appelle les personnels à se mettre en grève le mardi 26 janvier pour exiger une vraie revalorisation et une amélioration de nos conditions de travail.
Voir aussi le communiqué commun d’organisations de personnels, de lycéens et de parents d’élèves : Bac, DNB, s’organiser pour se projeter