Proposer une réflexion au-delà de la superficialité médiatique, telle était l’objectif du colloque Évaluation(s) proposé par le SNES-FSU le mardi 19 décembre.
L’évaluation des élèves fait l’objet de différents indicateurs. Les enquêtes internationales telles que Timss et Pisa s’appuient sur les acquis des élèves pour produire des recommandations visant d’abord les décideurs des politiques publiques. Pour Nathalie Mons, présidente du Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO), ces évaluations ne peuvent en aucun cas servir de « couteau suisse ». Elles n’ont pas vocation à guider la pédagogie ni la didactique disciplinaire.
Fabienne Rosenwald, directrice de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) précise que l’éventail d’évaluations produit par ses services vise justement à remplir ces différents objectifs. Le débat avec la salle a montré combien le Indicateurs de valeur ajoutée des lycées (IVAL) pouvaient être durement reçus par les équipes quand la valeur ajoutée est négative. Les pays pratiquant ce type d’évaluation ne les mettent d’ailleurs pas systématiquement à disposition du grand public, estimant qu’il s’agit avant tout d’aide au pilotage de l’établissement.
Du contrôle continu au diplôme
Laurent Talbot, maître de conférences à l’université de Toulouse, rappelle que des résultats scientifiques permettent de donner de la rigueur à l’évaluation en classe. Il s’agit donc d’un acte professionnel. La question des classes sans note doit se placer dans ce cadre. Le débat avec la salle a montré que cette problématique est trop souvent traitée de manière idéologique et prescriptive, sans réflexion en amont sur le sens de l’évaluation.
Quant au diplôme, objectif du système éducatif, Fabienne Maillard, professeure à l’université de Paris 8, et Pierre Narbonne, du SNPI-FSU, ont montré à partir de l’exemple des BTS et de la voie professionnelle qu’il est possible de le construire en cohérence avec les enseignements mais aussi la poursuite d’études.
Rien n’interdit donc de travailler l’évaluation des élèves avec sérieux. À bon entendeur…