Contre le choc des savoirs, la mobilisation continue !


Malgré le résultat des élections, la mise en œuvre de la réforme systémique du « Choc des savoirs », dans le contexte d’un gouvernement démissionnaire, n’est pas suspendue, notamment au collège. Un coup de frein a pourtant été donné sur certaines mesures, comme celles ciblant le DNB.


Une École du tri social amorcée


Depuis décembre 2023, le SNES-FSU informe les professeur·es sur les effets néfastes des regroupements de niveau. La profession a usé de tous les moyens pour éviter la mise en place de ce dispositif de tri scolaire et donc social des élèves, en mathématiques et en français, en Sixième et Cinquième : de la grève au vote en conseil d’administration, en passant par des rassemblements et des réunions publiques d’information des parents.


À cette rentrée, chaque collège mettra en œuvre une réforme plus ou moins détournée. Sous la direction d’une ministre démissionnaire, les injonctions de l’institution ne devraient pas être obstinées, permettant aux équipes de maintenir une hétérogénéité bénéfique pour les élèves.


Dans certains établissements, l’homogénéité des regroupements d’élèves concernera uniquement les élèves les plus fragiles, au risque de les stigmatiser encore davantage. Dans beaucoup de collèges, les professeur·es ont obtenu que les regroupements interclasses demeurent pérennes pour éviter que l’éclatement du groupe classe, si nuisible au lycée, ne soit démultiplié par des échanges d’élèves au fil de l’eau. Lorsque des regroupements d’élèves interclasses sont mis en place, ils vont peser sur tous les emplois du temps, ainsi que sur les progressions, voire sur les pratiques des professeur·es concerné·es. La Ministre, désespérant d’en trouver suffisamment, avait évoqué la possibilité de faire appel à des retraité·es. Plus que jamais les TZR et contractuel·les risquent d’être traité·es comme des variables d’ajustement.


Le SNES-FSU appelle à ne pas accepter que les élèves les plus en difficulté se voient privé·es de certains enseignements au prétexte d’un renforcement dans d’autres enseignements : ce serait les priver d’une part de culture commune et leur fermer des orientations post-Troisième.


La note de service sur la découverte des métiers a été ajournée, ce qui permet de freiner la généralisation de pratiques sélectives avec de trop jeunes élèves. Mais le « Choc des savoirs », c’est aussi un retour possible à la prolifération du redoublement, une expansion des évaluations standardisées, une volonté inquiétante de labellisation des manuels scolaires, de nouveaux programmes axés sur un socle étriqué et problématique…


Le SNES-FSU, au sein d’une large intersyndicale, demande l’abrogation de cette réforme : la profession et les urnes ont parlé.


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