Parmi les 19 propositions de Jean-Louis Borloo dans son rapport sur la politique de la ville remis au Président Macron le 26 avril 2018, la cité éducative est censée regroupée « à partir du collège et des écoles de tous les lieux et de tous les acteurs prêts à soutenir, ensemble, l’éducation des enfants. »

Sous l’égide du principal adjoint du collège, la cité éducative regroupe le collège, les écoles pré-élémentaires et élémentaires et les lieux culturels, associatifs, en lien avec le campus numérique que Jean-Louis Borloo appelait de ses vœux. Les cités éducatives bénéficieraient d’un « programme de réussite éducative » renforcé (PRE+) auquel serait affectée une partie de la dotation horaire des enseignants réservée à la concertation en REP + (18 demi-journée par an). Les cités éducatives devraient développer les partenariats avec les Cordées de la réussite et les actions de parrainage vers l’emploi.

Avec le PRE+, la cité éducative devient une nouvelle école du socle avec comme ambition les actions de parrainage par l’emploi, à mettre en lien avec le développement de l’apprentissage (programme 07). L’autonomie couplée à une baisse des moyens de concertation conduira inévitablement à une déréglementation et empêchera toute réelle réflexion sur la prise en charge de la difficulté des élèves avec la mise en œuvre de « bonnes pratiques » pédagogiques et un manque d’ambition pour les élèves.

Le Gouvernement a décidé le 18 juillet 2018 le lancement de l’expérimentation de ces cités éducatives qui feront l’objet d’un label pour la rentrée 2019. Cela visera, en priorité, les grands quartiers prioritaires, en renouvellement urbain et sans mixité scolaire : 60 sites environ en métropole et outre-mer et 34 millions d’euros ont été budgétés, dans le contexte de réduction de plus de 2600 postes ! !

Le délégué interministériel présente ce label comme une nouvelle étape dans les politiques de l’éducation prioritaire, mais surtout dans la continuité d’une conception individualiste de l’égalité des chances qui guide les différentes réformes de l’éducation prioritaire ces dernières années.
Le pilotage de ces cités éducatives montre bien que l’ambition est de restreindre leur périmètre au collège dans la continuité des écoles du socle et du pilotage des réseaux de l’éducation prioritaire avec une multiplicité de comités de pilotage où les personnels enseignants et d’éducation sont peu ou pas représentés.

À l’heure où le ministère annonce une refonte de la politique de l’éducation prioritaire (alors que la relance des REP et REP+ n’a pas fait l’objet d’un bilan !), la mise en place de ce label sur une soixantaine de sites, en lien avec les seuls REP+ résonne avec le rapport de la Cour des comptes et les préconisations de France stratégie de réduire le périmètre de la carte de l’éducation prioritaire aux seuls REP+, et donc la sortie de la majorité des collèges de l’EP avec la suppression de l’indemnité pour les personnels et des dotations pour les établissements.


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