
Le 30 janvier, le Conseil supérieur de l’Éducation a voté quasi unanimement contre les nouveaux projets de textes sur les groupes de niveau. Un récent article du Monde montre par ailleurs que les élèves regroupé·es dans les groupes « faibles » ne travaillent pas forcément en effectif réduit et étudient parfois le programme de CE2 tandis que les autres groupes avancent rapidement. Dans ce contexte, la Ministre semble enfin s’interroger sur les effets pervers de ce pan de la réforme du « Choc des savoirs ».
Au Sénat, Elisabeth Borne a exposé ses doutes : « quand on prend des élèves [en situation de handicap], des élèves allophones, des élèves qui sont plus faibles, et qu’on les regroupe […], je ne suis pas sûre qu’on donne le maximum de chances aux élèves qui étaient les plus faibles de rattraper un jour les moyens et les bons ». Le ministère va bientôt recevoir, voire publier, le bilan de l’inspection générale sur la mise en place de ce dispositif. Dans quel sens fera-t-il pencher la balance ? Y lira-t-on un recensement fidèle des nombreux problèmes que cette mesure pose sur le terrain ?
Une préparation de rentrée non règlementaire
Mieux aurait valu écouter plus tôt le bilan présenté par le SNES-FSU. Une fois encore la rentrée de septembre s’organise dans le non respect des textes règlementaires. Actuellement, à la suite de la décision du Conseil d’État, les textes officiels sont ceux de la rentrée 2023, donc sans les groupes de niveau. Or les moyens alloués par les rectorats ne prévoient pas le soutien/approfondissement, mais seulement 25 heures hebdomadaires en Sixième.
Quels DNB ?
Au B.O. sont parus des textes modifiant la session 2025 du DNB en créant une mention, pour le moins élitiste « Très bien avec les félicitations du jury » et en séparant scandaleusement la note d’EMC de celle d’histoire-géographie.
D’autres textes devraient redéfinir le barème de la session 2026 du DNB, revenant à la moyenne des moyennes pour le contrôle continu et à des notes sur 20 pour les épreuves terminales qui représenteront 60 % du résultat final contre 50 % actuellement. Le SNES-FSU continue de demander la fin des bilans de fin de cycles 3 et 4, illisibles. Toutefois, un retour aux moyennes disciplinaires ne doit pas s’accompagner d’une velléité ministérielle d’uniformiser les pratiques d’évaluation, comme cela avait été tenté au lycée avec le projet local d’évaluation (PLE).
L’évolution du DNB pour la session 2027 est encore floue, mais le SNES-FSU craint l’instauration d’une épreuve terminale de culture générale, voire d’une évaluation des compétences psychosociales sous une forme encore indéterminée. Mais l’abandon d’un DNB obligatoire pour l’entrée en Seconde est confirmé ; les arguments que le SNES-FSU n’a cessé de marteler ont été entendus.