Culture scolaire redéfinie ?

Le socle commun, initialement conçu comme un principe organisateur des programmes de l’ensemble des disciplines – avant d’être dévoyé pour valider des micro-tâches – changera totalement de nature à la rentrée 2025. Quatre « familles de compétences » le définiront : – compétences fondamentales en mathématiques  ; compétences fondamentales en français ; compétences psycho-sociales ; connaissances de culture générale « mentionnées dans les programmes ». Ces « repères » évalués « aux moments clés du parcours de l’élève », définissent sans-doute de nouvelles épreuves de DNB (60 % de la note pour les épreuves terminales ; 40 % pour le contrôle continu) sont annoncés. Certaines disciplines ne feraient donc plus partie du socle, ni des épreuves de DNB, sauf à considérer qu’elles n’ont d’intérêt que dans les compétences psycho-sociales et la culture générale qu’elles permettent de construire.

Nouveaux programmes, nouveaux manuels…et nouvelle pédagogie officielle ?

Tous les programmes sont revus en un temps record: entrée en vigueur en Sixième à la rentrée 2025, en Cinquième, Quatrième et Troisième à la rentrée 2026; pour les langues vivantes du collège au lycée à la rentrée 2025; en mathématiques en Seconde et Première générale et technologique à la rentrée 2025. Et en guise de “bonne pratique”, la pédagogie explicite prônée par Steve Bissonnette semble avoir les faveurs ministérielles.

L’expression “pédagogie explicite” utilisée par plusieurs courants de recherche, au risque de malentendus, voir ICI

Les nouveaux programmes seront conçus en lien des manuels labellisés et fondés “sur des méthodes pédagogiques efficaces et éprouvées”.

Le ministère veut créer une « certification scientifique » pour les manuels de primaire et de Sixième dès 2025, puis jusqu’en Terminale en 2026. Le terme « scientifique » prétend légitimer une attaque de fond contre la liberté pédagogique : un organisme vérifiera si les éditeurs respectent le cahier des charges ministériel homologuant les méthodes et pratiques pédagogiques jugées « efficaces » par le Conseils scientifique de l’Éducation nationale. Les manuels diffusent déjà les « bonnes pratiques » institutionnelles du moment. Cette labellisation étatique, appauvrira encore les supports d’enseignement et pourrait même s’avérer dangereuse en temps de crise démocratique.Or, la recherche montre que c’est dans la diversité des pratiques que les enseignant·es trouvent des points d’appui pour faire réussir les élèves. « Il y aurait de graves inconvénients à imposer aux maîtres leurs instruments d’étude, et il n’y en aurait aucun à leur laisser librement indiquer ce qu’ils préfèrent. »(Ferdinand Buisson, 1879)

Encadrement des disciplines ?

Les nouveaux programmes de mathématiques seraient très probablement fondés sur la méthode de Singapour (érigée en méthode officielle à l’école primaire dès la rentrée prochaine). l’Intelligence artificielle viendrait au secours des langues vivantes, des mathématiques et du français en particulier en Seconde pour différencier les apprentissages en lien avec les évaluations nationales. Une épreuve en fin de Première générale et technologique en 2026 (en mathématiques ou en enseignement scientifique ?) est annoncée avec les nouveaux programmes. Quant aux langues vivantes, le ministre annonce des programmes « présentant des indications claires sur les domaines étudiés, les points grammaticaux et le vocabulaire à maîtriser chaque année ». Aucune mesure n’est annoncée en faveur de la diversification des LVER .

Ces éléments du dossier de presse ministériel seront complétés par les préconisations de la mission « exigence des savoirs ». Pour nos libertés professionnelles, continuons à informer et mobiliser.


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