« C’est noté ou c’est pas noté ? », « ça compte dans la moyenne ? », « combien de croix avant d’avoir zéro ? » … Questions ordinaires qui émaillent la vie du prof avant ou après tout devoir.
Questions anodines mais qui taraudent les enseignants, questionnent le sens de leur activité.
Quand les enseignants parlent librement entre eux et de façon décomplexée de leur façon d’évaluer, ils révèlent à quel point ils doivent composer avec les finalités si différentes, et même contradictoires, de l’évaluation.
Ne pas multiplier les contrôles ou interro notées, mais en même temps en avoir assez pour que la moyenne signifie quelque chose. Ne pas noter « trop sec » pour ne pas décourager mais en même temps certifier d’un niveau atteint ou pas. Adapter les évaluations aux élèves les plus en difficultés « pour qu’ils puissent faire quelque chose » tout en maintenant des exigences communes pour l’ensemble de la classe. Expliquer aux élèves que « la note, ce n’est pas tout », mais agiter cependant la carotte des résultats de fin de trimestre pour les mettre au travail. Prendre du temps à corriger un devoir en classe mais éviter l’ennui des élèves et expédier la correction pour « avancer dans le programme ». La liste des dilemmes est longue… Ceux-ci sont tranchés tous les jours : ajustements provisoires, sans cesse re-questionnés en fonction de soi, et du terrain (élèves, coutumes de l’établissement, collègues, évolution des prescriptions dans la discipline, etc.)
Si les travaux sur l’évaluation et ses effets sont éclairants pour les professionnels, ils ne peuvent être une solution « clé en main » des problèmes rencontrés. Les doutes qui traversent les profs, vite culpabilisés sur leur pratique de notation, ne sont pas forcément partagés et discutés. Or, ces sujets essentiels devraient être débattus collectivement, non pour dégager une « bonne pratique » ou une manière de faire unique – la bonne réponse n’existe pas!- mais pour s’autoriser à ouvrir les questionnements, enrichir la palette des façons de faire, c’est à dire trouver des ressources nouvelles et revitaliser le métier.


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