Alors que le gouvernement s’attaque au peu de diversité qui existe, en fermant les bilangues ainsi que les sections européennes et de langues orientales dans le cadre de la réforme du collège, il publie au BO du 20 octobre 2015 une circulaire demandant aux recteurs de « diversifier » et de « rationaliser » l’offre de LVER. Il s’agit notamment de « garantir une diversité linguistique tout au long de la scolarité obligatoire », notamment en faveur de l’allemand. Comment les enseignant-es de LVER, tout comme l’ensemble de la profession, ne peuvent-ils pas voir là une nouvelle provocation ?
Comment diversifier sans moyen ?
Comme l’affirme la circulaire, le SNES-FSU revendique que le système soit réellement « garant du plurilinguisme ». Or, la réalité de terrain, faite de restrictions budgétaires, indique le contraire. Dans la pratique, la compétence donnée aux académies de gérer l’offre linguistique les soumet aux pressions des collectivités territoriales, qui se traduisent pour les langues dites « à faible diffusion » (arabe, italien, portugais, russe, turc…) par une politique d’adéquation régionale, voire par des ouvertures ou des fermetures d’options au gré des calendriers politiques. Ces mêmes langues souffrent le plus souvent d’absence de dotation spécifique. La circulaire stipule d’ailleurs que le développement des LV3 se fera « dans la limite des ressources disponibles en académie ». Tout est dit. Enfin, se pose la question du fonctionnement des CALV (Commissions académiques des langues vivantes), coquilles vides où rien n’est débattu, et qui se transforment, là où elles sont encore réunies, en tribunes de présentation d’un bilan toujours positif de la politique rectorale menée. Décidément, la communication ministérielle en direction des enseignant-es et des usagers des langues vivantes n’est pas de nature à calmer la colère engendrée par la réforme du collège.
Marc Rollin, secteur contenus, groupe LVER