Résultat : à une semaine de la date fatidique, aucun moyen individuel n’était prévu pour les élèves (lunettes), quasiment aucune réflexion n’avait été engagée sur les dispositifs d’observation indirects et leurs nécessaires précautions de mise en œuvre… pour aboutir à un mail ministériel le 18 mars, certes complet mais tellement tardif, et à une multitude d’interdictions, académiques ou locales, de faire sortir des élèves durant la période de l’éclipse, d’effectuer les cours stores baissés… et jusqu’à recommander aux enseignants de faire rentrer les élèves du cours d’EPS dos au soleil !
Fort heureusement, la Nature a, dans son infinie sagesse, pudiquement voilé ce soleil qu’enfant-ne-saurait-voir d’une abondante et opaque couche nuageuse sur une bonne moitié nord du territoire, suppléant ainsi à l’imprévoyance de l’administration et évitant le confinement de nos chers élèves devant ce phénomène maléfique.
Certes, les risques sont réels, mais la prévention doit passer par d’autres moyens plus judicieux et pédagogiques que la simple « fuite » face à une source de danger potentielle (au demeurant présent toute l’année: le soleil).
Dans un discours très prégnant et inacceptable où « l’élève s’ennuie au collège », le traitement par l’administration de ce phénomène exceptionnel démontre bien le souci majeur qui l’anime : la peur excessive de tout incident, plutôt que l’intérêt de motivation et de réussite des élèves. En passant, on retrouve cette « philosophie » dans l’ensemble des interdictions qui frappent actuellement nos pratiques pédagogiques, en Sciences en particulier, associées à la solution alternative miracle du numérique – le ministère ne recommandait-il pas de suivre la retransmission de l’éclipse filmée à l’observatoire du Midi ?
Peut-on espérer que le cabinet aura noté dans ses tablettes les prochaines dates de 2021 et de 2081, ou aura-t-il définitivement interdit tout contact et observation concrète du réel ?…
Cachez cette éclipse qu’un élève ne saurait voir !…
L’éclipse partielle de soleil qui s’est déroulée ce vendredi 20 mars a donné lieu à un cafouillage et des absurdités dont seul ( ? ) notre ministère a le secret.
Phénomène hautement prévisible ( ! ) – qui ne l’a pas découvert à 8 ans dans « Le Temple du Soleil », ou dans les cours de Sciences physiques au collège – il semble que celui-ci ait échappé à la sagacité de notre administration, dont la puce a été mise à l’oreille par la médiatisation, finalement assez tardive, de l’événement.