Actuellement, les élèves ont le choix entre deux types de sujets : une « dissertation s’appuyant sur un dossier documentaire » et une « épreuve composée », innovation de la réforme de 2010.
Pour ce qui est de la dissertation, le risque existe que les sujets privilégient des questionnements très techniques (qui demandent une simple présentation de mécanismes économiques, par exemple) au détriment de sujets qui permettent de faire apparaître des débats. La plupart des sujets tombés depuis la réforme ne posent pas ce problème mais les textes ne le garantissent pas.
L’épreuve composée est composée de trois parties, qui sont toutes insatisfaisantes. La première partie, dite « Mobilisation des connaissances », notée sur 6 points, conduit à réciter le cours sans problématisation, et implique un important bachotage en classe. La deuxième partie, « Etude d’un document », notée sur 4 points, pêche par l’excès inverse puisqu’il n’y est pas du tout demandé d’utiliser les connaissances du programme mais seulement des savoirs-faire, de façon décontextualisée. Enfin, la dernière partie, « Raisonnement s’appuyant sur un dossier documentaire », évite elle aussi l’exercice des capacités à argumenter et à saisir les enjeux contemporains liés à la discipline, puisque les textes excluent explicitement la formulation de question sous forme de débat et privilégient la simple présentation de mécanismes.
Les épreuves de baccalauréat doivent être revues dans un sens qui redonne à la discipline une de ses dimensions essentielles : sa contribution à la formation de citoyens à l’esprit critique aiguisé, ce qui suppose de laisser une plus large place à une problématisation des questions posées.