Avec un budget de 65,02 milliards, en augmentation de 2,4 % par rapport à 2014, l’Education nationale semble échapper au traitement de choc imposé à la quasi-totalité des autres ministères dans un contexte de rigueur accrue.

9 421 emplois nouveaux seront donc créés en 2015 ce qui portera à près de 32 000 le nombre d’emplois créés depuis la loi de finance rectificative de l‘été 2012. Mais dans le même temps et malgré l’annonce de postes plus nombreux mis aux concours de recrutement, les étudiants se détournent des métiers de l’enseignement. Il ne suffit pas en effet de créer les postes, encore faut-il se donner les moyens de les pourvoir. Avec un budget qui programme le gel du point d’indice pour la 5ième année, qui dégrade encore la carrière des personnels de l’Education, notamment par un salaire d’entrée dans le métier ramené à 1,1 SMIC…la priorité à l’Education n’est pas prête de se traduire dans les faits.

Des emplois, pour quoi faire ?

Les stagiaires assurent un mi-temps d’enseignement : il faut donc deux emplois de stagiaires pour financer un poste à temps complet devant les élèves. Ainsi, seulement 2 555 postes supplémentaires sur le terrain sont programmés dans le second degré, lequel accueillera 23 000 élèves supplémentaires à la rentrée 2015, Les nouveaux emplois seront donc largement absorbés par cette hausse démographique. Les mesures que ces créations sont censées permettre, risquent fort de ne pas voir le jour. Il en va ainsi du renforcement de l’Education prioritaire, comme des 4 000 emplois supplémentaires entre 2015 et 2017 annoncés l’an dernier pour les collèges, sans parler des améliorations indispensables à apporter aux lycées où les réformes ont été l’un des leviers essentiels pour y supprimer des postes.

Recruter c’est possible

De plus, sans mesure pour attirer les jeunes et leur permettre de réussir les concours, ces emplois ne se traduiront pas par des moyens supplémentaires sur le terrain. L’annonce de recrutements plus nombreux ne suffira pas, à elle seule à inverser la tendance.
Les concours 2014 l’ont montré : 58% des postes au CAPES exceptionnel perdus, 6 000 postes perdus soit 27% sur la totalité des concours…
Mettre en place des pré- recrutements dès la première année de licence, sans contrepartie de service, accorder des décharges aux AED qui se destinent aux métiers de l’éducation, permettre aux diplômés chômeurs de préparer les concours sans perdre leur droit aux allocations, augmenter le nombre de postes à l’agrégation qui reste un concours plus attractif et aussi revaloriser les métiers sont des leviers à actionner …en priorité !

F.BELLIN


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