Les médias ont largement relayé la demande d’un syndicat lycéen de faire interdire le site « bonnenote », sur lequel il est possible de commander un devoir donné à faire à la maison. L’interdiction est-elle la bonne solution ?
Au-delà de l’impossibilité de faire fermer un site domicilié à l’étranger, du coût du corrigé proposé (de 7 à 24 € la page selon les délais et le niveau), de l’honnêteté de la démarche consistant à apposer sa signature sur le travail de quelqu’un d’autre, c’est la question du sens des devoirs à la maison qui se pose. Les DM ne sont pas toujours notés. Quand ils le sont, façon de motiver les élèves ou bien de les aider à situer le travail fourni au regard des attendus, les notes ne comptent que peu ou pas dans la moyenne. L’intérêt d’une « bonne note » pour ce type de devoir est donc très limité.
UNE VALEUR D’ENTRAÎNEMENT
La fonction du devoir à la maison est avant tout de s’exercer, de prendre le temps, de vérifier la bonne compréhension d’une notion, d’une consigne ou d’une modalité de travail, de permettre à l’élève de faire des erreurs qu’il sera possible ainsi de dépister et de rectifier.
Que l’élève soit aidé, pourquoi pas ? Cela ne contrarie pas l’objectif visé d’améliorer et de consolider des connaissances et des compétences. De même, il est parfois proposé de travailler les devoirs en groupe, en l’indiquant sur la copie. Que le devoir soit délégué à qui que ce soit ou recopié sur un corrigé en ligne ne présente aucun intérêt pour l’apprentissage. De plus, nous connaissons nos élèves et nous identifions facilement ce type de copies, qui n’ont d’intérêt ni pour le correcteur ni pour l’élève.
Que faire face à cette incitation malhonnête à la tricherie ? Probablement dialoguer encore et encore avec les élèves et avec les parents, expliciter les attendus des devoirs donnés, dédramatiser de façon à rendre absurde « l’achat » de devoir.