abeille

Les Conférences des parties (COP) rassemblent les États signataires d’une convention internationale. La plus connue est de loin celle sur le changement climatique, alimentée par les travaux du GIEC, mais il en existe d’autres, telles que la COP biodiversité.

Une COP nécessaire

La crise de la biodiversité est souvent traitée comme une conséquence de la crise climatique. Or, si elles sont concomitantes et liées, c’est parce qu’elles résultent de la même cause : la surexploitation des ressources de la planète par l’espèce humaine. Les études scientifiques montrent que les trois principaux facteurs de chute de la biodiversité sont le changement d’emploi des sols, puis l’exploitation du vivant et enfin la pollution. L’IPBS (1) travaille sur l’évolution de la biodiversité, bien plus complexe à évaluer que celle du climat.

La biodiversité constitue la variété de la vie et les interactions entre les êtres vivants (gènes, populations, espèces et écosystèmes) à tous les niveaux, sur terre, dans l’eau douce, dans la mer et dans l’air (2). Or l’inventaire des espèces vivantes n’est à ce jour pas exhaustif (2 millions sont connues sur un total hypothétique allant de 8 à 20 millions) , leur interdépendance mal connue, les conséquences pour l’humanité difficiles à anticiper.

Des paroles… et des actes ?

Les estimations couramment admises sont les suivantes : un million d’espèces menacées d’extinction, 75 % de la surface terrestre altérée de manière significative et 85 % des zones humides risquant de disparaître.

L’accord de Montréal est qualifié d’historique, en termes d’engagements de financements et de protection (actuellement, 17 % des terres et 8 % des mers sont protégées). Les 23 objectifs visent davantage de justice sociale par des transferts des pays riches vers ceux en développement. Sont aussi expressément cités pour la première fois les engrais et pesticides, nocifs tant pour le climat que pour l’environnement, et dont l’usage doit être fortement réduit.

La France a dévoilé en mars 2022 sa stratégie nationale Biodiversité 2030, aux objectifs louables. Mais, dans le même temps, le gouvernement a lancé une consultation pour prolonger la dérogation permettant l’usage de pesticides néfastes aux abeilles dans la culture industrielle des betteraves. Et c’est sur la saisine d’associations que le conseil d’État vient d’annuler un décret prévoyant pour l’épandage de pesticides des distances de sécurité insuffisantes, mettant en danger la santé des riverains. La vigilance citoyenne est de rigueur !

1. Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques.

2. WWF, Rapport Planète vivante, 2022


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