L’enquête du SNES-FSU sur les projets de programmes de langues montre tout d’abord qu’un large consensus (87% des répondant·es) se dégage sur le fait que les objectifs de niveau attendu ne sont pas réalistes ni atteignables. On y lit une inquiétude sur les contenus linguistiques, de collège comme de lycée, majoritairement parce qu’ils sont jugés inadaptés. Il en va de même pour les contenus culturels, que beaucoup trouvent peu engageants et difficiles à aborder par rapport au niveau des élèves.

Des doutes sont ainsi exprimés, en sixième sur l’axe « arts et expressions des sentiments », en cinquième sur « des langues, des lieux, des histoires », en quatrième sur « inventer, innover, créer », en troisième sur « formes de l’engagement » ; en seconde sur « défis et transitions » ainsi que « vivre entre générations », en première sur « innovations scientifiques et responsabilité » et « l’être humain et la nature », en terminale sur « enjeux et formes de la communication ». Le manque de temps pour les traiter, ainsi que la réduction de la liberté pédagogique sont également pointés comme un problème. Beaucoup expriment une opposition au fait que des objets d’étude soient imposés, ou parce qu’elles et ils estiment que les axes sont suffisants pour créer un cadre commun, ou parce que ces objets d’étude leur paraissent en décalage avec les préoccupations et les capacités linguistiques des élèves. D’autres remontées s’inquiètent de la disparition de questions plus « politiques », comme le fascisme ou la mafia en italien ou la guerre civile et la dictature en espagnol. Alors même que 88 % des répondant·es considèrent importante ou très importante la part qu’elles et ils accordent aux contenus culturels dans leur enseignement, les commentaires déplorant la minoration de la dimension linguistique, dans ces projets de programme, par rapport à la dimension culturelle, ne sont pas rares.


Pour une grande majorité des enquêté·es (73%), le lien entre les années n’est pas cohérent. Ces collègues affirment qu’il y a des incohérences dans les contenus ou la méthodologie qui rendent la progression difficile et que les objectifs de chaque année ne tiennent pas compte des acquis précédents des élèves. Des interrogations se manifestent sur la proximité de thèmes entre les programmes de spécialité et les futurs programmes de tronc commun pouvant conduire à des redondances ou encore sur la faisabilité de ce programme avec les élèves de la voie technologique en 1h30 hebdomadaire. De manière plus générale, les répondant·es pointent le décalage entre l’ambition et la lourdeur des projets de programme et la réalité du terrain : la faiblesse du volume horaire hebdomadaire au collège comme au lycée et le trop grand nombre d’élèves par classes ou groupes. Une certaine crainte sur les ressources qui seront disponibles est également exprimée. La peur du saupoudrage et du cliché est également pointée de manière indirecte dans les réponses des sondé·es.

Enfin, nombreux et nombreuses sont les collègues qui expriment leur désarroi ou leur colère face à l’annonce d’une application en bloc des nouveaux programmes, sur la totalité des niveaux de la Sixième à la Terminale.


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