Qui a répondu à notre enquête ?

Des collègues de toutes les académies, y compris hors de France, ont répondu à l’enquête mais ce sont ceux de la région parisienne qui ont été les plus nombreux, tant la désorganisation du SIEC[[ SIEC : Service Interacadémique des Examens et Concours, qui gère l’organisation des examens et concours dans les 3 académies de la région parisienne.]] a choqué (certains ont reçu jusqu’à 7 convocations successives pour la même épreuve, se contredisant ou se répétant).

10% sont en complément de service dans un autre lycée ou en collège mais plusieurs sont aussi affectés seulement en collège et ont été pourtant convoqués pour faire passer le bac. La difficulté de l’exercice ne semble pas troubler les rectorats quand les enseignants, eux, craignent surtout que cela nuise nuisent aux candidats. Près de 6% sont des stagiaires : alors que le ministère conseille de ne pas donner des classes d’examen aux stagiaires, il ne fait rien pour qu’ils soient dispensés des corrections de ces mêmes examens. Cherchez l’erreur !

La grande majorité des examinateurs du bac l’est à la fois pour l’oral et l’écrit (et parfois pour le BTS) mais ils ont aussi, presque tous, été convoqués dans leur établissement pour les surveillances. Les collègues de Lettres classiques sont en plus, souvent, convoqués pour les épreuves de langues anciennes. Quelques réponses (13,3%) concernent le DNB.

Les conditions de correction de l’EAF

Le paquet de copies « standard » en comporte entre 40 et 70, sauf dans les rares cas où l’écrit n’est pas couplé à l’oral. Le problème majeur n’est pas tant le nombre de copies que le nombre de jours impartis pour les corriger : 58% des collègues disent avoir disposé de moins d’une semaine, plus d’un quart ayant eu 4 jours ou moins ! C’est surtout en région parisienne et à Lyon que ce problème a été patent. Ainsi 77% disent avoir dû consacrer leur week-end à la correction, jusqu’à parfois fort tard. Les collègues exerçant en collège doivent en plus lutter pour obtenir de ne pas faire cours alors qu’ils ont les copies de bac à corriger. Outre la grande fatigue qu’ont éprouvé tous les correcteurs, la conséquence relevée est un risque d’erreurs et d’inégalité de traitement pour les élèves. En plus la « réunion d’harmonisation » n’est pas généralisée (16% n’en ont pas eu) et quand elle existe, elle n’est pas d’une grande efficacité !

Les collègues hors de France, notamment, sont confrontés à la correction de copies dématérialisées. Les avis sont partagés : si certains trouvent que c’est très pratique, d’autres ont dû batailler avec de nombreux problèmes techniques.

Les conditions de l’épreuve orale de l’EAF

Le nombre de candidats par examinateur oscille entre 60 et 70, pour un nombre de jours d’interrogation qui va de 4 à 7, à quelques exceptions près. Pour l’oral, la réunion d’harmonisation n’est pas plus systématique que pour l’écrit : 24% n’en ont pas eu.
Les problèmes posés par l’épreuve orale sont nombreux : temps de trajet parfois important (surtout en région parisienne), frais d’hôtel non remboursés pour certains, nombre de candidats par jour (parfois plus de 14!), absence totale de surveillant dans les couloirs ce qui interdit à l’examinateur la moindre pause (même technique…), une procédure de dématérialisation des descriptifs qui n’est pas au point. Un point est relevé par de nombreux collègues : le temps nécessaire pour préparer les questions à poser aux candidats est totalement ignoré de l’administration et en particulier des proviseurs. Les collègues demandent à être dispensés des surveillance de bac pour pouvoir passer ce temps à lire les textes, parcourir les œuvres complètes, choisir les questions. Tout cela ne se fait pas en un clin d’oeil, sauf à se moquer des candidats ! Plus de 70% des interrogés ont été confrontés à ce problème. Ils soulignent que c’est aussi la période des réunions d’équipe pour préparer la rentrée suivante, du dernier CA et même des réunions sur la réforme du collège pour ceux qui sont en service partagé.

La plus grande difficulté est éprouvée par ceux qui n’enseignent pas en classe de première mais qui sont tout de même convoqués pour l’oral : professeurs de collège, de BTS, stagiaires…

Une revendication revient très souvent : l’indemnisation par candidat est dérisoire et ne tient pas compte du temps passé en amont et en aval pour cette épreuve. Elle doit absolument être revalorisée. Il est aussi demandé qu’un week-end de pause soit ménagé au milieu de la période d’interrogation car cette disposition n’est pas systématique. Ceux qui ont eu à assurer les oraux 5 jours d’affilée ont fini totalement épuisés. Il faut aussi que les examinateurs soient prévenus en amont du nombre de candidats bénéficiant d’un tiers temps.

Le DNB

L’enquête portait essentiellement sur le bac mais plusieurs collègues de collège ont aussi donné des indications concernant les corrections du DNB. Les problèmes sont en fait similaires : nombre excessif de copies dans le temps imparti, consignes de correction à la fois floues et injonctives (il faut absolument des bonnes notes!), harmonisation très relative. L’obligation faite de monter les notes, de se placer dans une moyenne fixée par avance est dénoncée comme une mise en cause de l’expertise de l’enseignant.

Les revendications

Pour le bac comme pour le brevet, une revendication revient très souvent : augmenter le nombre de correcteurs. Les collègues ont un grand sentiment d’injustice quand ils constatent que plusieurs ne sont pas convoqués quand les autres doivent assumer une charge trop lourde. Difficile aussi de comprendre qu’on ait 60 copies et 60 candidats à l’oral, comme les autres, quand on est à temps partiel ! Reste que les mots qui sont les plus récurrents dans les commentaires postés sont : fatigue, épuisement, stress, grande lassitude. Le SNES-FSU interviendra en CHSCTM et fera des propositions pour que les conditions de l’EAF s’améliorent nettement.

Nous n’avions pas posé de question sur le contenu des épreuves mais là aussi il y aurait des choses à revoir : pourquoi garder une épreuve orale si proche de l’écrit de commentaire ? A quand des épreuves écrites à la portée des candidats, notamment pour les séries technologiques ? Quelle pertinence y a-t-il à gonfler les notes de façon systématique ? Le SNES-FSU mènera le débat avec les syndiqués, durant l’année, notamment dans les stages académiques et les journées de réflexion disciplinaire que nous organisons.


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