« J’ai toujours été un défenseur inconditionnel du baccalauréat » a assuré le nouveau ministre pour annoncer l’ouverture prochaine de discussions, sans en préciser pour autant le calendrier. Il s’agirait de « muscler » le bac pour qu’il retrouve son « utilité profonde », un bac qui ne serait pas une « évaluation finale » mais un « tremplin ».

Il existe donc bien un projet ministériel mais réduit pour l’instant à une position de principe. Que recouvrent donc ces déclarations finalement assez sibyllines ? Non seulement le bac ne serait pas menacé mais, au contraire, il faudrait le « muscler » ! Alors que les ministres précédents se félicitaient régulièrement de l’augmentation du taux d’accès au bac, désormais frisant les 80 % d’une classe d’âge, l’actuel ministre réaffirme la place de premier grade universitaire du baccalauréat tout en dénonçant ses lourdeurs.

QUATRE ÉPREUVES

Si le ministre dit vouloir garantir un débat ouvert, les propositions du candidat Macron le cadrent et en limitent la portée. Pour « moderniser » cet examen, les épreuves terminales seraient limitées à quatre, sans que l’on sache lesquelles, toutes les autres matières étant évaluées par le contrôle continu. Par ailleurs, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a annoncé l’expérimentation pour quelques licences d’une admission sur évaluation des « prérequis » dont on ne connaît pas la forme à cette heure.

LE BAC A DU SENS !

Quoi qu’en dise le ministre, le bac comme premier grade universitaire risque d’être mis en cause s’il ne garantissait plus la possibilité de s’inscrire dans le supérieur. Faire du contrôle continu la norme d’évaluation viderait le bac de sa dimension nationale et l’affaiblirait bien davantage. Comme le rappelait le CNESCO dans son rapport de juin 2016, des épreuves terminales, nationales et anonymes garantissent une forme de justice sociale car l’évaluation est ainsi déconnectée de la supposée qualité de l’établissement d’origine des candidats.

Elles fixent aussi un horizon commun qui oblige à mettre en place les mêmes programmes scolaires, à viser la maîtrise de méthodes de travail et d’exercices identiques pour tous les élèves, y compris dans les établissements les plus défavorisés.

Le SNES-FSU rappelle une fois de plus que le bac a du sens pour peu que tout soit mis en œuvre pour en assurer le bon déroulement.

Claire Guéville


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