Un décret publié au BO du 29 octobre 2015 « étend le bénéfice de la conservation des notes à tous les candidats à l’examen des baccalauréats général et technologique pendant les cinq sessions suivantes ».
La nouvelle mesure entre en vigueur pour les élèves ayant échoué au bac 2015. Elle est articulée au droit de redoubler dans son établissement d’origine, selon des « modalités adaptées ».
Sans cadrage, sans moyens supplémentaires et dans la précipitation, le ministère renvoie au local la mise en œuvre de ces mesures. Les établissements devront d’ores et déjà décider si les élèves qui conservent leur note, sont ou non dispensés du cours correspondant. Est-ce bien sérieux d’imposer ainsi un tel dispositif en pleine période d’inscription aux examens, sans information préalable ni anticipation ?
La situation est inextricable : des élèves obligés de suivre des cours pour une épreuve qu’ils ne passeront pas risquent d’être fort peu motivés, alors que les moyens pour les accompagner ne sont pas prévus. Dans le cas contraire, le risque d’une scolarité en pointillé est grand… et celui du décrochage n’est pas loin non plus, à l’inverse de l’objectif affiché ! On voit poindre ici les risques d’un « lycée à la carte » lourds de conséquences en terme de désorganisation potentielle des établissements et des classes. On peut aussi craindre pour la poursuite d’études de ces futurs bacheliers dont la scolarité en Terminale aura été incomplète.
Pas de redoublements sans moyens
Le SNES-FSU était au contraire partisan de combiner la possibilité de conserver ses notes avec l’obligation de suivre tous les cours lors du redoublement. L’élève redoublant aurait alors repassé toutes les épreuves, et l’administration n’aurait conservé que la meilleure des deux notes, proposition refusée par le ministère. Comment comprendre un tel entêtement ? Serait-ce une façon de ne pas mettre les moyens nécessaires pour assurer dans de bonnes conditions le droit au redoublement des lycéens en Terminale, moyens, qui chaque année, manquent cruellement ?