Alors que les épreuves finales du bac en Terminale sont annulées et, au mépris des contraintes sanitaires, le ministère envisage donc de convoquer plus de 450 000 élèves pour les oraux de français, dès la fin du mois de juin, et ce, quel que soit le plan de déconfinement.
Au-delà du fait que l’on voit mal comment la sécurité sanitaire pourra être garantie, l’entêtement du ministère à ignorer les contraintes de l’épreuve ne peut qu’étonner. Certes, le nombre de textes à présenter à été réduit (15 dans la voie générale et 12 dans la voie technologique) mais le nouveau programme et ses exigences met d’autant plus les élèves en difficulté que le temps de préparation en classe aura été réduit. Les contraintes pédagogiques et sanitaires imposent de renoncer à ce projet.
Advienne que pourra
Si la seconde session des E3C est « neutralisée », la foire aux questions ministérielle précise que la première session doit avoir lieu partout où cela n’avait pas été possible auparavant, dès que « les conditions de réouverture des établissements le permettront » . Quoi qu’il en coûte, il faudrait donc maintenir l’illusion d’un bac Blanquer qui tiendrait la route. Et pourtant, les réformes des lycées et du bac ne devraient pas se mettre en place dans un contexte où la crise sanitaire décuple les effets néfastes de la nouvelle organisation des enseignements en creusant les inégalités scolaires, sociales et de genre. Comment envisager de reprendre à la rentrée 2020 comme si de rien n’était ?
Le SNES-FSU appelle à mettre en place une organisation transitoire des enseignements et du baccalauréat, le tout articulé avec des allégements de programmes. Les épreuves de la session 2021, regroupées à la fin de l’année de Terminale, laisseraient davantage de temps à chacun de s’approprier programmes et de consolider les apprentissages.