Nombre d’analystes s’inquiètent du manque de jeunes diplômés en capacité d’assurer les fonctions de cadre intermédiaire. Et pourtant, les projets gouvernementaux risquent de faire disparaître les formations qui permettent justement d’atteindre ces qualifications.
Depuis plus de dix ans, le nombre de diplômés en BTS ou DUT stagne, et nombre de lauréats poursuivent des études au niveau L3 et au-delà. Ils ne sont qu’environ 60 000 chaque année à entrer sur le marché du travail après un bac +2, quand plus de 480 000 jeunes entrent, eux, en formation supérieure.
Incohérence gouvernementale
« Nous ne formons pas suffisamment de cadres intermédiaires ! » Telle est l’une des préoccupations majeures des recruteurs qui voient les difficultés pour satisfaire les demandes des entreprises à ce niveau de formation. Ceci provient d’une part de la faible augmentation du nombre de jeunes dans ces formations, et d’autre part du fait qu’une fois diplômés, ils sont de plus en plus nombreux à poursuivre des études.
Il faudrait donc trouver les moyens de renforcer le vivier des futurs diplômés au niveau III. Cela passe nécessairement par un renforcement des séries de la voie technologique qui alimentent avec réussite les formations supérieures de bac +2.
Pourtant, les projets de réforme risquent au contraire de tarir ces filières. En détournant les bacheliers technologiques des formations en BTS, en réformant l’accès au bac à partir de parcours où les enseignements technologiques risquent d’être dénaturés en modules, et en refusant de considérer la voie technologique comme une pièce essentielle du lycée, le gouvernement prend le risque d’effacer des formations qui, d’une part répondent à un besoin économique, et d’autre part permettent à de nombreux jeunes d’atteindre de hauts niveaux de qualification. Au moment où l’on nous rabâche qu’il faut satisfaire les demandes des entreprises, cela est pour le moins incohérent.