Mis à part le desserrement du carcan des EPI, on retrouve dans ses projets et dans l’assouplissement de la réforme du collège, tous les ingrédients d’une conception de l’autonomie qui conjugue dérégulation du système éducatif et injonctions sur les pratiques pédagogiques. Fin de la définition nationale des contenus d’enseignement et modulation locale de leurs horaires, globalisation des horaires et des crédits, alors que dans le même temps s’impose par exemple un mode d’évaluation des élèves absurde et ignorant l’expertise de la profession, et que les équipes pédagogiques sont mises mise sous tutelle des conseils pédagogiques, de cycle, école collège. Derrière ces orientations les mêmes prônent aussi l’annualisation des horaires des enseignants, la gestion locale par un chef d’établissement aux pouvoirs renforcés, notamment en matière de gestion des personnels (recrutement, évaluation, rémunérations…), la contractualisation tous azimuts.
Les normes nationales sont présentées comme des rigidités pour tenter de justifier le choix d’un système basé sur la concurrence entre les établissements et les individus. Mais rien ne vient démontrer en quoi conserver des règles communes à tous sur le territoire serait de nature à freiner les initiatives et en quoi cela uniformiserait les pratiques.
Autonomie : chiche ! Les conseils d’administration de fin juin doivent comme chaque année délibérer sur le projet d’établissement et sur les derniers ajustements de moyens. Nous attendons avec un rien de curiosité que le ministre rappelle fermement aux chefs d’établissements oublieux que cette autonomie-là, si souvent mise à mal, soit scrupuleusement respectée . Ce sont les propositions des équipes pédagogiques (et non celles du chef d’établissement) qui doivent être soumises au vote comme les conséquences en matière d’utilisation des moyens horaires. Le bilan de l’utilisation des IMP doit aussi faire l’objet d’une présentation à ce CA. |