L’arrêté du 3 novembre 2020 créait des attestations pour les langues vivantes A et B, en Terminale générale et technologique articulé dans un premier temps aux épreuves communes de contrôle continu puis à des évaluations spécifiques, organisées au troisième trimestre. Le SNES a toujours dénoncé ce dispositif qui ne permettait aucune amélioration des conditions d’apprentissage mais constituait en revanche une charge de travail considérable pour les collègues.
S’il ne projette pas pour l’instant de supprimer les attestations, sous la pression du SNES, le ministère a concédé une génération automatique à partir du livret scolaire et sans aucune évaluation particulière. C’est donc le seul contrôle continu qui fera foi. Dans l’immédiat, c’est un réel progrès pour tenter de préserver ce qui reste de temps pour les apprentissages. C’est une étape dans la lutte que mène le SNES-FSU pour obtenir la disparition de toute forme d’attestations ou de certifications et le retour à des épreuves du baccalauréat nationales, terminales et anonymes qui permettraient de valider l’acquisition des savoirs et des compétences scolaires des élèves de manière transparente et égalitaire.
Le fait que tout entre dans le contrôle continu, sans même prévoir une quelconque évaluation commune ou terminale montre qu’on est dans le bac 100% local avec toutes les pressions que cela engendre.
Les collègues s’appuieront donc sur leurs évaluations pour la donner, soit. Mais cela pose trois questions :
– le lien entre l’évaluation faite en classe et une attestation qui est en fait une certification au rabais et qui n’est pas de la même nature. Cela empêche toute évaluation formative au profit d’une évaluation d’acquis, de type sommative, pour pouvoir délivrer ladite attestation. Avec le PLE, on peut imaginer les pressions sur l’harmonisation mais il est bon de rappeler que le PLE n’écrase pas la liberté pédagogique et que les collègues peuvent s’opposer aux normes locales annoncées.
– comme les programmes et les évaluations pour le Bac sont censées être adossées au CECRL, quel est donc l’utilité de donner une attestation/certification ? Il est évident que le MEN, depuis qu’il a trouvé son argument pseudo égalitaire d’attestations pour tous, ne veut plus entendre parler du débat de fond : certifications pour une minorité et dans certaines langues seulement, attestations pour une majorité, dérive du teaching to the test (face à une évaluation qui a du sens), focalisation sur les langues « dominantes » tel l’anglais.
– Quelle est l’utilité réelle de ces attestations : quelle valeur aura-t-elle à l’université, dans les grandes écoles et face aux organismes marchands qui en délivrent des « vraies » ?
Dans tous les cas, usine à cases = usine à gaz ! Et ne soyons pas dupes : l’objectif de ces attestations est de donner une légitimité « certificative » aux évaluations du contrôle continu.
N’oublions pas non plus le rapport aux parents : le risque est qu’ils se focalisent sur cette attestation pour se donner l’illusion que nos élèves maitrisent des LV. Et ne parlons pas du marchandage / chantage affectif qui en découle.