Analyse des programmes publiés et des épreuves de spécialité de fin de Première
BO programmes enseignements optionnels
BO Enseignements de Spécialité Première + Terminale pour la Musique
Arts plastiques (option facultative de Seconde et spécialité de Première) :
– programmes : ils sont très ouverts et permettent une grande liberté pédagogique. La pratique reste au cœur de la discipline. La continuité collège lycée est présente avec un traitement spiralaire du programme (reprise des notions avec approfondissement). La volonté affichée de créer à plusieurs et de croiser les arts plastiques avec les autres arts est intéressante.
Cependant, les programmes sont très denses, avec des effets d’empilement et des risques de répétition. L’ensemble est très ambitieux.
-Épreuve de spécialité de fin de Première : les élèves ne maîtriseront pas tout le vocabulaire ni la capacité à faire jouer intellectuellement toutes ses notions. Le programme n’est pas un ensemble d’exigences concernant des connaissances et des savoir-faire que l’élève doit maîtriser. Il y a trop d’items pour que l’on exige d’un élève, même en spécialité, de les connaître tous en piochant au hasard une question au moment de l’évaluation.
Musique (option facultative de Seconde et spécialité de Première) :
-programmes : ils sont centrés sur la pratique et la réalisation de projets musicaux variés, ce qui est positif. Le programme d’option de seconde est cohérent avec ceux du collège.
Ces programmes très ouverts, ce qui est appréciable du point de vue de la liberté pédagogique, mais ils vont entrainer une disparité encore plus grande suivant les territoires et les enseignants. Le niveau d’exigence sera très différent suivant les lycées et le public accueilli.
Pour la spécialité et pour l’enseignement facultatif de première et terminale, il s’agit de programmes de cycle. L’architecture des programmes est complexe articulant champs de compétences et champs de questionnement très vastes.
La notion de projet musical est peu explicitée que ce soit en enseignement optionnel ou ou de spécialité.
-Epreuve de spécialité en fin de Première : il est question d’une présentation d’une enregistrement audio-vidéo, ce qui interroge, car les élèves ne présenteront ainsi plus de pratique artistique face au jury lors de l’examen.
Histoire des arts
Option facultative de seconde et spécialité de première :
Pensés dans la continuité, les programmes de l’option facultative de seconde et de la spécialité de première présentent une approche intéressante, avec un enseignement centré sur les œuvres. Ils intègrent des pratiques individuelles et collectives intéressantes et ouvertes, que l’on retrouve dans les modes d’évaluation. Le lien avec les ressources locales – patrimoine, institutions, acteurs culturels… – est une ouverture intéressante que tous les professeurs d’histoire des arts ont l’habitude de pratiquer : son inscription dans le texte est positive.
Une grande possibilité de choix est laissée aux professeurs : choix des foyers artistiques en seconde, des œuvres en première, ce qui permet de s’adapter aux ressources locales.
La profession est partagée concernant l’organisation annuelle des programmes : certains collègues auraient souhaité une approche plus chronologique pour que les élèves puissent s’y retrouver, d’autres au contraires estiment qu’on peut construire le temps autrement que par une organisation chronologique et approuvent l’organisation adoptée.
Les objectifs affichés peuvent apparaître un peu trop ambitieux pour des élèves, qui pour certains n’auront pratiqué l’histoire des arts que pendant une année ; en Seconde, l’étude des foyers artistiques peut être lourde au vu du temps imparti pour chacune d’elle, 9h ; en Première, le découpage thématique peut créer un découpage quelque peu artificiel de l’approche des œuvres ;
« L’intervention d’institutions et d’acteurs culturels » peut poser quelques difficultés : tous les établissements n’ont pas un panel de ressources identique et la multiplication des demandes envers ces partenaires peut peut-être poser problème ou être difficile à réaliser.
Option facultative de première : On peut souhaiter que les objets d’étude qui devraient paraître dans un programme limitatif :
– ne saturent pas le temps : trois objets d’étude annuels seraient suffisants ;
– soient accessibles, divers et intéressants pour des élèves qui ne seront pas des spécialistes et qui seront eux-mêmes d’origines très diverses (par exemple il serait bon d’éviter des objets d’étude tels qu’on en a connus récemment « Scénographier l’art ») ;
– que ces objets d’étude aient une durée minimale de 3 ans afin de ne pas surcharger les professeurs de nouveaux programmes permanents.
-Epreuve de spécialité de fin de première : Cette épreuve orale est en adéquation avec les programmes notamment du fait des deux parties portant sur les deux aspects complémentaires du programme. Elle est cependant assez lourde. La deuxième partie est trop difficile (pour des élèves qui n’auront pour certains qu’une année d’HIDA) : le jury peut proposer une œuvre inconnue au candidat. Il aurait par exemple été plus judicieux que le dossier d’œuvres soit composé pour moitié, d’œuvres citées dans le document de synthèse établi par les professeurs, pour moitié, choisies par le candidat.
Théâtre
-programmes : ils sont dans la continuité des programmes actuels. Ils précisent dorénavant le nombre de spectacles à voir : 9 en spécialité / 6 en enseignement optionnel. Cela peut cependant poser problème dans certains établissements qui n’ont pas forcément accès à autant d’offre culturelle.
-Epreuve de spécialité de fin de première : le temps réservé à la pratique est inquiétant : sur les 15 minutes de l’épreuve pratique, seulement 5 à 7 mn “maximum” sont consacrées au jeu. Le temps restant est un entretien avec le jury. Or la deuxième partie de l’épreuve est aussi un entretien avec le jury… Donc l’épreuve de théâtre va devenir 25 mn d’entretien et seulement 5 à 7 mn de pratique ! le temps de pratique nous semble beaucoup trop court. Il faut que l’élève puisse présenter un travail significatif, qui peut parfois durer plus de 15 mn, surtout si c’est un travail collectif.
Les modalités actuelles de l’épreuve de Terminale sont beaucoup plus équilibrées actuellement : 15 mn de pratique (y compris le re-jeu) et 15 mn d’entretien (qui porte sur l’analyse du travail présenté et sur les connaissances et spectacles de l’année).
Pour nous faire part de vos remarques, avis, questions : ens.artistiques@snes.edu
Dernière minute : la série Technologie de la musique et de la danse (TMD) vient d’être rénovée au pas de charge….
Contrairement à ce qui avait été annoncé, le Ministère a décidé au mois de mars d’une réforme très tardive de la filière TMD, applicable dès la rentrée 2019 pour la seconde et la première. C’est inacceptable pour l’information des élèves et des enseignants qui par ailleurs n’ont pas été consultés.
La nouvelle série technologique intègre le théâtre et se nommera S2TMD » (Sciences et techniques du théâtre, de la musique et de la danse)
Les grandes lignes de la réforme :
– la classe de seconde spécifique actuelle est remplacée par une seconde générale et technologique dotée d’une option technologique artistique « Culture et pratique de la danse, ou de la musique, ou du théâtre », d’un volume hebdomadaire de 6 heures. Cet enseignement ne pourra être proposée que par les lycées ayant passé une convention avec un conservatoire à rayonnement régional ou départemental et il concernera les lycéens inscrits dans l’établissement d’enseignement artistique en convention avec leur lycée.
Le problèmes posés :
– une perte du volume horaire des enseignements artistiques en Première et en Terminale,
– la suppression de l’histoire des arts dans le cycle terminal…
– moins d’enseignement général (moins d’heures en français et de mathématiques, disparition des sciences physiques et de l’histoire de l’art) et une dégradation de la formation pratique danse et instrument divisée de moitié. Des programmes rédigés par l’Inspection sont donc prévus pour la fin du mois de mai pour application en septembre !