En réponse à la situation de milliers de bacheliers privés d’affectation post-bac, le ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation a décidé de lancer dans la précipitation dès juillet une consultation de tous les acteurs du système éducatif.

Pas moins de 55 réunions ont été programmées sur cinq semaines, essayant de brasser l’ensemble des questions d’orientation, d’affectation, de pédagogie, de vie étudiante, de « professionnalisation » de la licence et des filières sous tension. La problématique fragmentée en 11 groupes de travail, la diversité des invités dont la représentativité n’était jamais questionnée, ont conduit à des analyses et à des propositions contradictoires d’un groupe à l’autre d’autant plus marquées que le projet ministériel restait mystérieux. En tout cas, les discussions ont minimisé avec constance la question de la place et des conditions d’études dans l’enseignement supérieur pour se focaliser sur le sort des bacheliers professionnels et technologiques, et sur l’orientation, souvent réduite à de l’information ou au bilan de compétences.

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Pendant ce temps et sans lien avec les réunions qu’elle a elle-même organisées, la ministre de l’Enseignement supérieur présentait publiquement les « prérequis » et le « contrat de réussite » comme alternative au tirage au sort pour l’affectation dans certaines filières supérieures. De son côté, le ministre de l’Éducation nationale annonçait la création d’un BTS des métiers du sport. À quoi sert donc cette séquence de travail si l’essentiel est déjà décidé ? La méthode ministérielle rejoint ainsi une pratique de gouvernement éprouvée qui consiste à noyer le débat dans une large consultation pour finalement s’en affranchir et imposer des décisions tout en se parant de la légitimité du dialogue social. Le SNES avec la FSU dénonce avec force le fond comme la forme de ces pseudo-concertations. Une synthèse des débats aura lieu à partir du 13 octobre pour une réforme des affectations post-bac annoncée en décembre au plus tard. Cela augure bien mal des futures discussions qui s’ouvrent fin octobre sur le bac, la voie professionnelle et l’apprentissage.

Claire Guéville


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