La première phase des résultats APB a commencé hier, jeudi 8 juin. Pour beaucoup d’élèves et d’enseignants de nos trois académies franciliennes, c’est la consternation, la colère et l’incompréhension qui dominent. Les propositions d’admission faites aux élèves n’ont aucune cohérence. De plus, de nombreux élèves n’ont aucune réponse sur aucun de leurs voeux, alors même qu’ils ont respecté toutes les règles, parfois complexes, de saisie des voeux. Ainsi, alors que tous les élèves sont désormais obligés de faire des voeux dans des filières qui ne sont pas sous tension, censées leur garantir une place dans une université de leur académie, un grand nombre d’élèves n’obtient même pas de réponse sur ces voeux.
L’écho médiatique donné à la mise en place au tirage au sort en médecine ne doit pas occulter le problème d’ensemble qui touche tous les élèves des filières générales et technologiques sur de très nombreuses filières post-bac.
A une semaine du début des épreuves écrites du bac, ces résultats affectent considérablement de nombreux élèves. Certains élèves envisagent de sécuriser une place dans de coûteuses écoles privées plutôt que d’attendre les hypothétiques résultats des deuxièmes et troisièmes phases. Les équipes éducatives, notamment les professeurs principaux et les CO-Psy, qui ont accompagné depuis des mois les élèves dans la procédure complexe d’APB, voient leur travail et leur investissement remis en cause.
Les sections académiques du SNES-FSU de Paris, Créteil et Versailles dénoncent le fonctionnement incompréhensible d’APB, particulièrement cette année.
Les tensions constatées sont le résultat de l’insuffisance des investissements dans l’enseignement supérieur ces dernières années, pourtant indispensables pour faire face à l’arrivée largement prévisible de cohortes de bacheliers de plus en plus nombreux en raison du boom démographique. Elles sont aussi le résultat de l’opacité entretenue par le Ministère sur le fonctionnement d’APB.
Cette opacité contribue à entretenir une incompréhension, voire une méfiance, envers le service public d’Éducation.
Il est grand temps que la logique de gestion des flux, qui considère les élèves comme des pions à placer dans des filières en fonction de l’offre existante, cesse de piloter le fonctionnement d’une bonne partie du service public d’Éducation.
A Arcueil, le 9 juin 2017